L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) n'a toujours pas répondu aux demandes de la Russie concernant le dossier d’Alexeï Navalny, a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
«Nous n'avons encore aucune réponse de la part de La Haye, siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Au début, nos collègues allemands nous ont déclaré: "Nous ne pouvons rien vous dire parce qu’il ne s’agit pas d’une affaire russo-allemande, mais d’un dossier international. Or, nous avons une structure internationale, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, adressez-vous à elle"», a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse à l’issue de négociations avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif.
Sergueï Lavrov a souligné que Moscou avait quasi immédiatement contacté l’OIAC.
«Et là, pendant plusieurs jours, ils nous ont bourré le crâne en disant qu’ils n’avaient reçu aucune demande. Les dirigeants de l’organisation, du secrétariat technique où les positions de premier plan reviennent aux représentants des pays membres de l’OTAN, nous ont assuré, je suis contraint de le dire, qu’ils n’avaient rien à avoir avec cette histoire», a-t-il poursuivi.
«Puis, lorsqu’il s'est avéré qu’ils avaient quand même quelque chose à y voir et que, de plus, ses représentants étaient venus à la clinique de la Charité pour prendre des analyses d'Alexeï Navalny, ils ont commencé à s'excuser en disant qu’il s’agissait d’un malentendu. Nous leur avons alors demandé: "Maintenant vous pouvez nous dire ce que vous en pensez et quelles sont vos conclusions? " Ils nous ont répondu: "Vous savez, nous avons été contactés par les Allemands, c’est leur demande, alors retournez vers eux, ils devraient vous répondre."»
«Autrement dit, les Allemands nous envoient à La Haye, La Haye nous envoie à Berlin. C'est une histoire assez intéressante au vu de l’attachement de l’Occident au droit international », a souligné Sergueï Lavrov.
L’affaire Navalny
Alexeï Navalny a été hospitalisé à Omsk le 20 août après avoir fait un malaise à bord d’un avion. Les médecins russes ont réalisé des analyses et en ont conclu qu’il s’agissait d’un trouble métabolique, ajoutant qu’aucune trace de poison n'avait été retrouvée dans son sang, pas plus que dans son urine.
Le Kremlin a pour sa part déclaré que Berlin n'avait pas informé Moscou de ses conclusions. Le ministère russe des Affaires étrangères a noté que la Russie attendait une réponse de l'Allemagne à sa demande officielle sur cette situation.
La Charité a fait savoir qu’Alexeï Navalny avait quitté son établissement le 22 septembre, que son état s’améliorait et qu’une rémission complète était possible.