Le Kremlin voit «trop d'absurdités» dans l’affaire Navalny

Face aux accusations d’«empoisonnement» de l’opposant russe Alexeï Navalny, le porte-parole du Président russe note un grand nombre d’«absurdités» dans cette affaire, ce qui ne permet pas à Moscou de croire quiconque sur parole. Il a ainsi appelé à un échange de preuves et à une collaboration.
Sputnik

Le Kremlin ne croira personne sur parole, car il y a trop «d'absurdités» dans la situation autour de l'«empoisonnement» d'Alexeï Navalny, a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Président russe, s’exprimant ce vendredi 18 septembre devant la presse.

«Le nombre d'absurdités et de questions augmente chaque jour. La seule chose qui puisse vraiment faire la lumière sur ce qui s'est passé c’est l'échange d'informations, l'échange de biomatériaux, l'échange de preuves et un travail commun, si nécessaire, entre médecins pour analyser la situation», a ajouté M.Peskov.

Le porte-parole de Vladimir Poutine reconnaît que la Russie «a des possibilités très limitées pour mener une réelle enquête», car «certains objets ont été liquidés, emportés hors de Russie» et il est impossible de prendre connaissance des résultats des analyses toxicologiques.

«Tout cela complique considérablement l'enquête, car il y a plus de questions que de réponses», indique M.Peskov.

«Question supplémentaire»

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À titre d’exemple, il cite la bouteille d’eau qui a été retrouvée dans l'hôtel où séjournait Navalny à Tomsk et sur laquelle des médecins allemands ont détecté des traces de Novitchok. Selon lui, cette bouteille a également été emportée hors de Russie pour une raison inexplicable, privant ainsi les spécialistes russes de la possibilité de l’analyser, ce qui pose une «question supplémentaire».

Il a rappelé que selon les toxicologues, si la bouteille contenait des traces d'un agent neurotoxique, «il est peu probable qu’une personne ait pu l'emmener quelque part, car elle n'aurait pas eu le temps».

Affaire Navalny

L’opposant Alexeï Navalny a été hospitalisé le 20 août à Omsk après avoir fait un malaise à bord d’un avion. Les médecins qui l’ont pris en charge lui ont diagnostiqué un trouble métabolique ayant provoqué une forte hypoglycémie. Les médecins n’ont aucune trace de poison dans son sang et son urine.

Navalny a par la suite été transféré à Berlin et les autorités allemandes ont déclaré que l’opposant russe avait été empoisonné par une substance de type Novitchok. Moscou a alors demandé que le laboratoire berlinois lui fournisse des informations détaillées. Or pour le moment, aucune suite n’a été donnée à cette requête.

Armes chimiques

La Russie a mis fin à la conception d’armes chimiques sur ordre présidentiel en 1992. En 2017, tout le stock de substances toxiques a été détruit, ce qui a été confirmé par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

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