Répondant à la demande de l’Allemagne d’«assistance technique», des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont été dépêchés pour prélever des «échantillons biomédicaux» sur Alexeï Navalny, indique le communiqué de l’institution publié ce 17 septembre.
Les échantillons biomédicaux prélevés «de manière indépendante» sur M.Navalny seront «analysés dans les laboratoires de référence de l'OIAC».
«Les résultats de ces analyses seront connus prochainement et partagés avec les autorités allemandes», ajoute l’institution.
Elle précise par ailleurs avoir été sollicitée par l’Allemagne le 3 septembre. Depuis, le secrétariat technique de l'OIAC est resté en contact permanent avec les autorités allemandes en attendant leur décision.
«Un agent innervant de type Novitchok»
Le 14 septembre, après un nouvel examen, des laboratoires indépendants français et suédois ont confirmé que le blogueur russe avait été «empoisonné» par un agent innervant de type Novitchok, a annoncé Berlin. Un laboratoire militaire allemand avait précédemment affirmé avoir décelé cette substance.
Aucune trace d'empoisonnement
Ces conclusions vont toutefois à l'encontre des tests menés par les médecins russes de Moscou et d'Omsk, où l'opposant a été pris en charge après avoir fait un malaise à bord d'un avion le 20 août.
D’après les analyses des laboratoires russes, aucune trace d'empoisonnement n'a été détectée. Les médecins lui ont diagnostiqué un trouble métabolique ayant provoqué une forte hypoglycémie.
Hospitalisation à Berlin
Alexeï Navalny a été transféré à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin le 22 août. Le 2 septembre, le gouvernement allemand a déclaré qu’il avait été empoisonné par un agent toxique du groupe Novitchok.
Quelques jours plus tard, l’hôpital a annoncé que l’opposant a été sorti de son coma artificiel et débranché du respirateur puisque son état de santé s’était amélioré et qu’il était capable de se lever de son lit.
Le 15 septembre, le blogueur s’est adressé à ses followers sur Instagram pour la première fois depuis le 20 août.
Moscou a appelé à plusieurs reprises Berlin à lui fournir ses éléments d’enquête. Le 11 septembre, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué que le cas d'Alexeï Navalny faisait l'objet de vérifications dans le cadre des procédures traditionnelles de la justice russe, soulignant que les éléments brandis par Berlin devaient faire l'objet d'une vérification en Russie avant l’ouverture d’une enquête.