Des traces de Novitchok ont été détectées sur une bouteille d’eau retrouvée dans l'hôtel où séjournait Navalny à Tomsk, indique une publication sur son compte Instagram.
«C’est ce qu’on appelle "une bouteille de Novitchok", soit une bouteille d’eau ordinaire en plastique, sur laquelle le laboratoire allemand a découvert des traces d’un agent toxique de guerre. Cette bouteille provient de la chambre d’hôtel où séjournait Navalny et toute notre équipe de tournage à Tomsk».
Relayée sur le compte Instagram de Navalny, une vidéo montre une chambre d’hôtel décrite comme celle où l’homme politique a séjourné et trois bouteilles d’eau posées sur des meubles. Les images montrent également plusieurs personnes en train de poser les bouteilles dans des sacs en plastique.
En présence d’un avocat, les membres de son équipe se sont rendus dans la chambre pour un état des lieux.
Point de vue de l’un des concepteurs de l'agent toxique
Commentant l'annonce, l’un des concepteurs du Novitchok, Leonid Rink, a de nouveau mis en doute l’hypothèse de l’empoisonnement, affirmant à Spuntik que toutes les personnes qui ont été en contact avec cette bouteille, y compris Alexeï Navalny, seraient mortes si l'agent toxique y avait réellement été présent.
«Si c’était vrai, il aurait été impossible de toucher cette bouteille sans mourir. La personne concernée serait morte, tout comme toutes celles qui l’auraient prise sans gants et sans protections», souligne Leonid Rink.
«Si on prend en compte le fait que toutes les bouteilles sont identiques, c’est une pièce à conviction "morte". Nous ne pouvons pas l'examiner, car ils [les autorités allemandes, ndlr] l'ont. Toutes les bouteilles sont pareilles et on ne peut pas prouver qu’elle provient exatement de l’hôtel à Tomsk, pour ainsi dire. Comme il est impossible de démontrer que c’est la bonne. Elle a pu être fabriquée n’importe où dans le monde», ajoute M.Rink.
Différents diagnostics
Les analyses réalisées par des médecins russes alors que l’opposant russe se trouvait dans un hôpital d’Omsk, en Sibérie, n’ont démontré aucun signe d’empoisonnement, mais un problème métabolique.
Persuadé que M.Navalny a été empoisonné par un agent neurotoxique de type Novitchok, le gouvernement allemand refuse toujours de remettre les résultats des analyses toxicologiques aux autorités russes.