C’est le neuvième jour du procès des attentats de janvier 2015: la veille, Charlie Hebdo a rendu publiques les nouvelles menaces d’Al-Qaïda* à son égard. Dehors, la sécurité est renforcée autour du tribunal de Paris. À l’intérieur, les policiers pris pour cible en 2015 témoignent à la barre.
Maître Samia Maktouf, l’avocate de Lassana Batilly, le magasinier de l’Hyper Cacher qui a aidé les policiers en bloquant le supermarché le 9 janvier 2015, a témoigné de moments «extrêmement poignants» et «difficiles, mais nécessaires».
«Le procès porte sur trois attentats: l’Hyper Cacher, Montrouge et Charlie. Les menaces d’Al-Qaïda* portent plus sur Charlie Hebdo, mais ce sont des menaces sur l’ensemble de la société française, sur tous ceux dont le mode de vie est différent de ces personnes et qui veulent installer une idéologie mortifère», précise Me Maktouf au micro de Sputnik.
L’avocate assure que pour son client, Lassana Batilly, le procès est une épreuve. «C’est dur», nous confie-t-elle, mais c’est aussi «un soulagement» cinq ans après les attentats.
«Il est passé à côté de la mort, il a joué un rôle important pour venir en aide à la police. Aujourd’hui, d’après ses dires, lorsqu’il va déposer son témoignage, ce sera “une libération”. L’ensemble des parties civiles porte un poids extrêmement lourd, […] un sentiment de culpabilité des survivants», explique l’avocate.
* Al-Qaïda est une organisation terroriste interdite en Russie