Moscou dénonce «l'hystérie autour de l’affaire Navalny» et demande à Berlin les informations sur son examen médical

En demandant que la partie allemande remette les résultats de l'examen médical d’Alexeï Navalny, la Russie dénonce une «campagne de désinformation» qui vise à imposer de nouvelles sanctions contre Moscou.
Sputnik

Malgré tous les appels de la Russie sur l'affaire Navalny, l’Allemagne n'a pas jugé possible d'y répondre rapidement et de manière constructive, a déclaré ce 9 septembre le ministère russe des Affaires étrangères.

«Dans le contexte d'une approche aussi peu constructive des autorités allemandes, les attaques sans fondement contre la Russie se poursuivent. La campagne massive de désinformation qui s'est déroulée indique clairement que la tâche principale de ses initiateurs n'est pas de prendre soin de la santé d’Alexeï Navalny et de découvrir les vraies raisons de son hospitalisation, mais de mobiliser pour imposer des sanctions», indique un commentaire publié sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.

Le ministère a souligné qu'en l'absence d’informations de la part de l’Allemagne, «l'hystérie autour de cette affaire ne cesse d'augmenter». Par ailleurs ce manque d’informations ne permet pas à la Russie d'utiliser les mécanismes nécessaires pour établir ce qu’il est arrivé à Alexeï Navalny.

«Des médecins russes proposent également d'établir un dialogue étroit avec leurs collègues allemands afin de discuter des données disponibles en Russie et en Allemagne sur l'état d'Alexeï Navalny. La partie allemande freine malheureusement le processus», indique le communiqué.

Le G7 s’adresse à Moscou

L'Onu demande une enquête de Moscou sur le «crime» contre Navalny
Les pays du G7 ont exhorté le 8 septembre la Russie à traduire «urgemment» en justice les auteurs de «l'empoisonnement confirmé» de l'opposant Alexeï Navalny.

Dans un communiqué, les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni affirment être «unis dans la condamnation, dans les termes les plus forts, de l'empoisonnement confirmé d'Alexeï Navalny».

Le G7 promet de «suivre de près» la réponse russe aux demandes internationales d'explications.

Prétendu «empoisonnement»

L’un des créateurs du Novitchok a commenté l’amélioration de l’état de santé d’Alexeï Navalny qui a été hospitalisé d’urgence à Omsk le 20 août après avoir fait un malaise sur un vol vers Moscou. Selon les résultats des examens, les médecins d'Omsk ont déclaré qu’il souffrait de troubles métaboliques, ce qui a provoqué une forte hypoglycémie. La cause n'est pas encore claire, mais selon les médecins d'Omsk, aucun poison n'a été trouvé dans le sang et l'urine de Navalny.

Des médecins russes expliquent pourquoi Navalny n’a pas pu être empoisonné au Novitchok
Plus tard, l'opposant a été transporté par avion en Allemagne. Le 2 septembre, Berlin a annoncé, se référant à des médecins militaires, qu’il avait été empoisonné par une substance du groupe des agents toxiques Novitchok.

Le Kremlin a déclaré que Berlin n'avait pas informé Moscou de ces conclusions et le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que la Russie attendait une réponse de l'Allemagne. L'ambassadeur allemand est attendu ce 9 septembre au ministère russe des Affaires étrangères pour un échange sur le sujet.

Le 7 septembre, l’hôpital berlinois de la Charité a rapporté que l'état de Navalny s'était amélioré. Il est sorti du coma.

Discuter