«Contrôlons jusqu’à Berlin ce qui s’y passe»: Loukachenko parle centre de surveillance de l'intelligence électronique

Dans une interview à la presse russe, Alexandre Loukachenko a déclaré que seule une partie de l’«enregistrement intercepté» -qu’il attribue à Berlin et Varsovie- avait été rendue publique et que l’original en question avait été transmis au FSB de Russie. Il a en outre évoqué un centre de contrôle de l’intelligence électronique à Grodno.
Sputnik

Le Président biélorusse a déclaré qu’il existait une partie non divulguée de la «communication interceptée» sur l’opposant russe Alexeï Navalny, a fait savoir Roman Babaïan, le rédacteur en chef de la station Govorit Moskva [«Moscou parle», ndlr] qui a participé à l’entretien avec Alexandre Loukachenko.

«Ce n’est qu’un morceau de l’enregistrement. "Nous détenons a-t-il [le Président biélorusse, ndlr] dit, l’ensemble de cette communication, voulez-vous l’écouter?"», a-t-il rapporté sur les ondes de sa radio.

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Lorsque les journalistes ont répondu par l'affirmative, le dirigeant biélorusse les a donc renvoyés auprès du chef du Service de sécurité fédérale (FSB) de Russie à qui il dit avoir transmis l’enregistrement en question, selon Babaïan.

Lequel a encore rapporté des propos du Président biélorusse: «Mais, a-t-il dit, je peux vous assurer que ce n’est rien. Vous ne pouvez même pas imaginer quelle information on possède».

Ce ne sont «ni des Allemands, ni des Polonais»

Alexandre Loukachenko a en outre déclaré que ce sont des Américains qui communiquent dans l’enregistrement en question.

«[La bande, ndlr], c’est déjà sa propriété [du chef du FSB de Russie Alexandre Bortnikov, ndlr]. […] Nous en avons une copie, et non l’original. (...). De l’anglais, tout comme il se doit. Ce ne sont ni des Allemands, ni des Polonais qui parlent, ce sont certainement des Américains, car l’anglais est spécifique chez les Américains», a déclaré le Président biélorusse en s’adressant aux médias russes.

Un centre de contrôle «chic»

Et d’ajouter qu’un «centre de contrôle de l'intelligence électronique absolument chic» a été créé en Biélorussie, pays qui possède de bons spécialistes militaires.

«Nous avons de la chance que nous soyons à l’intérieur de cette confrontation informationnelle. Près de Grodno: c’était mon initiative de déployer ce centre. Nous en avons besoin considérant cette agression extérieure. […] J’ai deviné juste. Allons, contrôlons jusqu’à Berlin ce qui s’y passe. Et cela nous a aidés. Nous avons tout vu et lu. Toutes ces communications», a ajouté Alexandre Loukachenko.

Une «conversation interceptée»

Le 3 septembre, le Président biélorusse a déclaré au Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine que les renseignements de son pays avaient intercepté une conversation entre Varsovie et Berlin montrant que les déclarations de l’Allemagne sur l'«empoisonnement» de Navalny étaient une falsification.

Le 4 septembre, la télévision d'État biélorusse a rendu public l’enregistrement en question.

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Il y est demandé à une personne, qui est présentée comme un représentant allemand du nom de Nick, si l’empoisonnement de Navalny a été confirmé. L’homme fait remarquer que dans ce cas, ce n’est pas nécessaire car «à la guerre, toutes les méthodes sont bonnes».

Suite à ces déclarations de M.Loukachenko, le service de presse du gouvernement allemand a démenti à RIA Novosti qu’un enregistrement ait pu être intercepté.

Affaire Navalny

Le 20 août, l’opposant russe Alexeï Navalny a été hospitalisé d’urgence à Omsk après un malaise à bord d’un avion en direction de Moscou. S’appuyant sur les résultats des examens, les médecins d'Omsk ont déclaré qu’il souffrait de troubles métaboliques, ce qui a provoqué une forte hypoglycémie. La cause n'en est pas encore déterminée mais, selon les médecins d'Omsk, aucun poison n'a été trouvé dans le sang ni dans l'urine de Navalny.

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Le patient a ensuite été transféré par avion en Allemagne. Le 2 septembre, Berlin a annoncé, se référant à des médecins militaires, que cet opposant russe avait été empoisonné par une substance du groupe des agents toxiques auquel appartient le Novitchok.

Le Kremlin a annoncé que Berlin n'avait pas informé la partie russe de ses conclusions. En outre, Moscou a attiré l’attention sur le fait que la lettre de médecins russes demandant aux spécialistes allemands d’expliquer leurs conclusions sur l’intoxication d’Alexeï Navalny était restée sans réponse.

Le 7 septembre, l’hôpital berlinois de la Charité a rapporté que l'état de Navalny s'était amélioré. Il est sorti du coma.

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