Prime Covid: soutenus par des élus politiques, des salariés de Monoprix rassemblés à Montparnasse

Une manifestation réunissant une trentaine de personnes dont des salariés de Monoprix s’est tenue ce samedi 9 septembre à Montparnasse. En cause: la prime anti-Covid qui n’a pas été versée à tout le monde et l’inauguration d’un nouveau magasin considéré comme un «nouveau modèle d’extinction» des salariés.
Sputnik

La demande de «rendre l’argent» et de tenir la promesse de la #PrimePourTous du Covid-19 sont au cœur des revendications du collectif CGT Monoprix Île-de-France qui a tenu un rassemblement à Montparnasse ce mercredi 9 septembre.

Pendant que le PDG du groupe Casino assistait à l'inauguration du Monoprix davantage automatisé à Montparnasse, les manifestants, épaulés par Éric Coquerel et les députés européens Leïla Chaibi et Manuel Bompard de La France Insoumise, réclamaient la prime Covid-19, ainsi que des salaires convenables.

La député européenne Leïla Chaibi qui est intervenue ce mercredi devant les manifestants a martelé que ces salariés ont été «sacrifiés» «pour la société, pour que les gens puissent continuer de se nourrir».

«Pendant le confinement qu’on a vécu il y a à peine quelques mois, il y a des gens dont on a constaté qu’ils étaient au front, qu’ils avaient continué à travailler alors que l’ensemble de la société a été arrêté. Et on les a applaudis tous les soirs, il y avait évidemment le personnel des hôpitaux, mais il y avait aussi tous ceux qui travaillaient dans les supermarchés qui permettaient à tous les gens qui étaient confinés à se nourrir, à faire leurs courses et notamment les employés du Monoprix et du groupe Casino», a-t-elle déclaré au micro de Sputnik.

Par la suite, elle a évoqué le fait que la prime Covid-19 avait été promise en récompense à tous ceux qui continuaient à travailler pour l’intérêt général malgré le risque.

«À ce moment-là, il y avait de grands discours qui indiquaient qu’il y aurait une prime Covid pour récompenser ceux qui se levaient tôt le matin pour aller travailler et il se trouve que les employés du Monoprix n’ont pas touché cette prime Covid, alors même que Monoprix a fait un chiffre d’affaire record pendant cette période-là.»

Enfin, la femme politique a mis l’accent sur le fait qu’en dépit de ces bénéfices, de simples employés ne recevront pas les 1.000 euros promis.

«Ce sont des gens qui ont travaillé […] au péril de leur vie familiale, au péril de leur santé […] et là Jean-Charles Naouri qui s’augmente de 600.000 euros, le groupe Casino qui fait des profits records en période de confinement, qui n’est pas capable de donner 1.000 euros à ces salariés. C’est un vrai scandale», enrage-t-elle.

Des manifestants s’expriment

Pourtant, d’autres salariés présents soulignent que le vrai problème ne réside pas dans la question de la prime Covid.

«Ce n’est pas juste le problème de la prime Covid, c’est plus profond que ça», explique Wahid Belachgar de Monoprix Colombes, responsable syndical.

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Il rappelle au micro de Sputnik que les personnes qui étaient en arrêt maladie ou qui gardaient leurs enfants n’ont pas touché la prime, tout comme ceux qui avaient posé leurs congés avant le Covid-19 et étaient obligés de le prendre. Et d’expliquer que les conditions n’ont été annoncées que deux jours avant l’attribution de la prime.

Pour sa part, Ali, représentant de la section syndicale CGT Commerce à Monoprix, précise que la mobilisation n’est pas née seulement maintenant, mais «juste après le déconfinement».

«C’est la goutte qui a fait débordé le vase, on a commencé la mobilisation juste après le déconfinement. Le gouvernement a beaucoup parlé sur la prime Covid pour les travailleurs qui ont risqué leur santé, malheureusement beaucoup de boîtes, d’entreprises, dont le groupe Casino, ont mis des conditions d’attribution.»

«Modèle d’extinction des salariés»

Une autre source de préoccupation est justement l’inauguration d’un nouveau modèle de commerce, jugé par les organisateurs de l’action comme étant «un futur modèle d’extinction des salariés».

«En d’autres termes, Monoprix va supprimer des emplois, faire supporter la même charge de travail sur quelques-uns avec des bas salaires et tout ça, au nom du progrès technologique», est-il dénoncé dans l’appel à manifester.

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