Attentat en Tunisie: un parti d’opposition pointe «l’organisation secrète d’Ennahdha» et appelle la justice à agir

Dans le contexte de l’attentat qui a visé dimanche 6 septembre la station balnéaire de Sousse en Tunisie, faisant un mort et un blessé grave parmi les forces de sécurité, le parti Al Massar appelle sur Facebook le gouvernement à mettre à la disposition de la justice les moyens pour rouvrir l’enquête sur «l’organisation secrète d’Ennahdha».
Sputnik

Suite à l’attentat qui a visé les forces de l’ordre dans la ville de Sousse, sur la côte méditerranéenne, dans le nord-est de la Tunisie, le parti d’opposition Al Massar invite les autorités judiciaires du pays à rouvrir l’enquête sur «l’organisation secrète [paramilitaire, ndlr]» du mouvement Ennahdha issu des Frères musulmans*, actuellement majoritaire à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), indique un communiqué du parti publié sur Facebook. Daech* a revendiqué ce lundi l’attentat, rapporte l’AFP.

Al Massar demande au nouveau gouvernement tunisien dirigé par Hichem Mechichi «d’apporter le soutien et les moyens nécessaires à la justice pour qu’elle puisse rouvrir dans les plus brefs délais les dossiers des enquêtes sur les assassinats de Choukri Belaïd et Mohamed Brahmi», informe la note.

Dans le même sens, le parti appelle la justice à «rouvrir l’enquête sur l’organisation secrète [paramilitaire, ndlr] du mouvement Ennahdha et à poursuivre tous ceux qui ont participé à l’envoi de jeunes tunisiens dans les zones de conflit [en Syrie et en Irak, ndlr] et coopérer avec les organisations terroristes [internationales, ndlr]».

Traiter le terrorisme à la racine

«Ennahdha a créé un état d’instabilité pour permettre à Erdogan de transformer la Tunisie en base arrière vers la Libye»
Par ailleurs, le document explique que la lutte contre le terrorisme «est une guerre à long terme qui nécessite une volonté politique et de l'audace pour ouvrir les dossiers de sécurité et révéler qui est derrière le ciblage de nos forces de l’ordre et des militaires, et cherche à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la Tunisie».

Ainsi, Al Massar estime qu’il est nécessaire de procéder à «l'assèchement des ressources intellectuelles et idéologiques du terrorisme». Il pointe en particulier «le soutien politique, la justification et la complicité de certaines forces politiques et d’organisations dont les activités suspectes doivent être arrêtées», conclut le communiqué.

Suite à l’attentat dimanche à la station balnéaire de Sousse qui a fait un mort et un blessé grave parmi les forces de l’ordre, le chef de l’État Kaïs Saied a déclaré sur place devant la presse: «Je ne connais pas les intentions, les dispositions, de ceux qui ont perpétré cet acte terroriste, mais ils n'ont pas réussi dans le passé et ne réussiront pas dans l'avenir». «Leurs rêves seront brisés contre un mur épais appelé le peuple tunisien, appelé la patrie tunisienne», a-t-il ajouté.

Le président du Parlement tunisien «va démissionner de son poste et fuira la Tunisie», assure un député
La police tunisienne a abattu les trois assaillants impliqués dans l’attaque. Ce lundi 7 septembre, Daech* a revendiqué l’attentat via son agence de propagande Amaq, rapporte l’AFP.

L’ombre de la crise en Libye?

Alors que les attaques du mouvement Ennahdha conte le Président Saied sur sa politique extérieure en Libye sont incessantes, le député Mongi Rahoui a accusé le 4 août sur les ondes d’Express FM le parti islamiste d’œuvrer en faveur de l’agenda de Recep Tayyip Erdogan. Pour lui, Ennahdha tente de faire de la Tunisie un espace de transit des terroristes venant de Syrie et d’Irak vers le sol libyen.

M.Rahoui estime que «le parti Ennahdha a créé un état d’instabilité pour permettre à Erdogan de transformer la Tunisie en base arrière vers la Libye».

Depuis la révolution de 2011, jamais la Tunisie n’avait eu des réserves de change aussi élevées
«Il s’agit d’un plan étranger pour faire de la Tunisie une base arrière de la Turquie dans sa guerre en Libye», a-t-il martelé.

Dans ce contexte, début juin, à l’occasion du 64e anniversaire de la création des Forces armées tunisiennes, le ministre de la Défense nationale Imad Hazgui a réaffirmé le refus catégorique de son pays d’accueillir une base militaire américaine qui pourrait servir de point de départ pour des opérations en Libye.

*Organisation terroriste interdite en Russie

Discuter