Des députés du FLN à l’Assemblé algérienne auraient payé pour leur place de candidat

Lors de son procès mercredi 2 septembre au tribunal d’Alger, l’ex-député et dirigeant du FLN Baha Eddine Tliba a affirmé au juge que son parti a vendu des places de candidature aux législatives de 2017 et que «le prix d’une tête de liste était de 463.000 euros», relate Algérie 1. L’opération aurait «rapporté 20 millions d’euros».
Sputnik

Mercredi 2 septembre s’est ouvert au tribunal de Sidi M’Hamed à Alger le procès de l’ex-dirigeant du parti du Front de libération nationale (FLN) algérien Baha Eddine Tliba, également ex-député à l’Assemblée populaire nationale (APN). Ce dernier a fait des déclarations chocs. En effet, il a affirmé au juge que des candidats du FLN aux élections législatives de 2017 ont payé des sommes d’argent pour que la direction du parti inscrive leurs noms sur les listes électorales. Les sommes versées différaient en fonction de la position du candidat sur la liste.

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Étant donné que le FLN est le parti majoritaire à l’APN et que le mandat de ses députés élus en 2017 prend fin en 2022, le Président Abdelmadjid Tebboune procédera-t-il à la dissolution de l’Assemblée nationale après l’adoption de la nouvelle constitution, comme revendiqué par des députés?

«Le prix d’une tête de liste était de 463.000 euros»

Le député de la ville d’Annaba Baha Eddine Tliba a directement impliqué dans cette affaire l’ex-secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès, actuellement en prison pour corruption, rapporte Algérie 1. Il a affirmé avoir mis au courant l’ex-patron des services de renseignement algériens, le général-major Bachir Tartag, condamné à 15 ans de prison ferme «pour atteinte à la sécurité de l’État» et écroué.

«Djamel Ould Abbès m’a remis un plan de financement de la campagne électorale et le prix d’une tête de liste était de 70 millions de dinars [463.000 euros, ndlr]», assure l’accusé. «J’avais enregistré mes discussions avec Ould Abbès. Et quand je m’étais rendu compte de cette corruption, j’ai été voir Bachir Tartag et lui ai donné tous les détails pour saisir la justice», souligne-t-il.

«Cette opération a rapporté 20 millions d’euros»

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Le fils de Djamel Ould Abbès, Iskander, est également impliqué dans cette affaire de financement illégal de la campagne électorale législative du FLN en 2017.

Interrogé par le juge sur son rôle dans la collecte des fonds, Iskander Ould Abbès a fait savoir que «cette opération avait rapporté trois milliards de dinars [20 millions d’euros, ndlr] au patron du FLN [son père, ndlr] dont le député Baha Eddine Tliba était le complice».

Cependant, Iskander Ould Abbès a précisé que Saïd Bouteflika, frère cadet de l’ex-Président déchu Abdelaziz Bouteflika, était le premier responsable de cette quête illégale de fonds.

«Je n’ai rien à voir dans cette affaire. C’est Abdelmalek Sellal [ex-premier ministre de Bouteflika également en prison pour des affaires de corruption, ndlr] qui préparait les listes électorales et Saïd Bouteflika qui se soûlait jusqu’à une heure du matin appelait mon père pour lui donner des ordres».

Néanmoins, selon Algérie 1, le juge a rappelé à Iskander Ould Abbès que lui et son frère ramassaient l’argent de la campagne électorale alors qu’ils n’avaient aucun lien organique avec le FLN.

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Dans le même sens, le juge lui a également signalé que la gendarmerie «avait trouvé 200.000 euros, 48 millions de dinars [318.000 euros, ndlr] et 6.000 dossiers de candidature aux législatives», lors de la perquisition du domicile familial.

«Le peuple à raison quand il nous critique»

En février, le député Rassemblement national démocratique (RND) Hakim Berri avait appelé le Président de la République à dissoudre le Parlement.

M.Berri avait affirmé à l’APN, devant le Premier ministre Abdelaziz Djerad, que «le peuple à raison quand il nous critique». «Je joins ma voix à la sienne quand il revendique la dissolution du Parlement et je demande au Président de la République d’urger pour dissoudre le Parlement», avait-il insisté, soulignant qu’«un Parlement qui ne critique pas et ne s’oppose pas, sa dissolution est préférable à son maintien».

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