Alors que l’Allemagne a annoncé qu’Alexeï Navalny, hospitalisé actuellement à Berlin, a été empoisonné par un agent du même type que celui neurotoxique Novitchok, la chancelière Angela Merkel a condamné ce «crime».
«Alexeï Navalny a été victime d’une attaque menée par le biais d’une substance chimique […] de type Novitchok. Ce poison a été découvert dans les analyses. Ainsi il a été prouvé que Navalny a été victime d’un crime. Il devait se taire. Je condamne cela de la manière la plus ferme au nom du gouvernement allemand», a-t-elle déclaré.
Et d’ajouter que le monde attendait des explications.
Paris condamne «l'utilisation choquante et irresponsable» du Novitchok
La France a de son côté condamné «l'utilisation choquante et irresponsable».
Les États-Unis préoccupés
John Ullyot, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, a pour sa part déclaré dans un commentaire à RIA Novosti que les États-Unis étaient profondément préoccupés par les conclusions tirées par l’Allemagne.
«Les États-Unis sont profondément préoccupés par les résultats publiés aujourd'hui. L'empoisonnement d'Alexeï Navalny est hautement répréhensible. La Russie a déjà utilisé le Novitchok, un agent neurotoxique chimique [renvoi à l’affaire Skripal, à propos de laquelle la Russie rejette toutes les accusations portées contre elle, ndlr]. Nous travaillerons avec les alliés et la communauté internationale afin que [ces personnes, ndlr] en Russie en répondent», a-t-il déclaré.
Londres déclare attendre que la Russie dise la vérité
Le Royaume-Uni, pays sur le territoire duquel se trouvaient les Skripal -pour l’empoisonnement desquels la Russie est accusée d’avoir utilisé l’agent Novitchok- a lui aussi promis de travailler avec l’Allemagne et les partenaires internationaux pour démontrer que «l’usage d’une substance interdite a des conséquences».
La Présidente de la Commission européenne parle d’un «acte lâche»
Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne a réagi sur Twitter, évoquant un acte «lâche» et «ignoble».
«L'Union européenne va continuer à suivre cette affaire de près et discuter de ses conséquences», a pour sa part averti le représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell.
Moscou attend des preuves
Moscou a attiré l’attention sur le fait que la lettre de médecins russes demandant aux spécialistes allemands d’expliquer les conclusions sur l’intoxication d’Alexeï Navalny reste sans réponse.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a qualifié les déclarations de Berlin comme n’étant pas fondées sur des preuves.
«Quelle réponse a-t-il [l’ambassadeur de Russie en Allemagne, ndlr] reçu de ses collègues allemands? Aucune. Aucun fait, aucune donnée, aucune formule, aucun document, aucune information, rien du tout», a-t-elle énuméré.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a, quant à lui, rappelé que les experts russes avaient eux aussi examiné plusieurs hypothèses sans toutefois détecter d’agent toxique dans l’organisme de Navalny.
Commentaire d’un concepteur du Novitchok
Hospitalisation de Navalny
L’opposant Alexeï Navalny a été hospitalisé le 20 août à Omsk, en Sibérie, suite à un malaise qu’il a fait à bord d’un avion qui le transportait de Tomsk à Moscou et qui a dû atterrir en urgence.
Dans le coma depuis le 20 août, l'opposant a été transféré à l’hôpital de la Charité de Berlin.
Le 2 septembre, l’Allemagne a déclaré qu’il avait été empoisonné par un agent toxique de type Novitchok.