Procès Charlie Hebdo: «Il faut marteler que l’islamisme radical est le fascisme d’aujourd’hui»

L’avocat d’une ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Thibault Montbrial, a tiré un parallèle entre le procès en cours sur l’attentat islamiste et celui de Nuremberg sur les crimes nazis. D’après Me Montbrial, leurs attentes du procès sont que sa dimension politique s’inscrive dans le débat.
Sputnik

Le procès de l’attentat islamiste contre Charlie Hebdo qui a coûté la vie à 12 personnes en 2015 a débuté ce 2 septembre à Paris. Invité ce jour même dans la matinale de CNews, Me Thibault de Montbrial s’est exprimé quant aux attentes autour de cet événement judiciaire.

Ainsi, d’après l’avocat de l'ancienne journaliste de l’hebdomadaire satirique, Zineb el Rhazoui, leurs attentes sont «que toute la dimension politique de ce procès soit intégrée dans le débat». Il a fait également un parallèle entre ce procès et celui de Nuremberg, «[celui] du comportement, des actes des nazis» alors qu’«à l’époque il n’y avait plus de nazis».

«Aujourd’hui», a poursuivi l’avocat, commence le jugement de «la première grande séquence du terrorisme islamiste en France contemporain, alors que par ailleurs dans la société il y a tout un tas de gens qui parfois ouvertement se revendiquent de l’idéologie au nom même de laquelle ces horreurs ont été perpétrées»:

«C’est un vrai sujet, c’est pour cela qu’il faut marteler que l’islamisme radical est le fascisme d’aujourd’hui».

Charlie Hebdo republie les caricatures de Mahomet

Le 1er septembre, Charlie Hebdo a décidé de republier, en une, les 12 caricatures de Mahomet qui en avaient fait une cible des djihadistes et provoqué des manifestations parfois mortelles dans plusieurs pays musulmans, rappelle l'agence de presse.

Le Pakistan condamne la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo

«Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais», a déclaré le directeur de l'hebdomadaire satirique, Riss. Le Pakistan a condamné cette décision mardi soir avec «la plus grande fermeté».

Le procès de l'attentat djihadiste contre Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier 2015, suivi le lendemain des attaques contre une policière à Montrouge et d'un supermarché casher, s'est ouvert ce 2 septembre à Paris et durera jusqu'au 10 novembre, pour juger 14 accusés.

Emmanuel Macron a revendiqué à plusieurs reprises depuis son élection «le droit au blasphème» et à la liberté d'expression. En réagissant lors d'une conférence de presse à Beyrouth le 1er septembre à la republication des 12 caricatures de Mahomet, le chef de l'État a de nouveau défendu «la liberté de blasphémer» en France.

«Je n'ai pas à qualifier le choix de journalistes. J'ai juste à dire qu'en France on peut critiquer des gouvernants, un Président, blasphémer, etc.», a-t-il lancé.
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