La Russie réagit aux propos de l’Allemagne sur l’empoisonnement de Navalny

La Russie a exprimé sa volonté de coopérer dans l’affaire Navalny suite aux propos de l’Allemagne qui a affirmé ce mercredi 2 septembre avoir des «preuves sans équivoque» de l'empoisonnement de l’opposant russe par agent neurotoxique du groupe Novitchok.
Sputnik

La Russie appelle l'Allemagne à coopérer et à échanger des informations sur la situation de l'opposant russe Alexeï Navalny, insiste le ministère des Affaires étrangères russe.

«Si le vrai but est une enquête approfondie des services de sécurité avec la participation d'organisations médicales, sur quoi nous insistons fermement, alors appelons nos partenaires à coopérer pleinement et à échanger des informations en utilisant les mécanismes juridiques bilatéraux existants», a déclaré le ministère aux journalistes ce mercredi.
Navalny empoisonné par un agent de type Novitchok, affirme le gouvernement allemand

Le ministère russe des Affaires étrangères a attiré l'attention de l’Europe sur le fait que la lettre des médecins russes demandant d'expliquer les conclusions de leurs collègues sur «l'intoxication» de Navalny reste toujours sans réponse, alors que ce mercredi 2 septembre, l’Allemagne a évoqué les «preuves sans équivoque» fournies par un laboratoire que l’opposant russe avait été empoisonné par agent neurotoxique du groupe Novitchok.

La situation d'Alexeï Navalny devrait être de la compétence des médecins et non des politiques, a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

«Si les hommes politiques commencent à prendre le travail des médecins, je ne sais pas où ira le monde. Ce genre de choses — tout ce qui concerne les diagnostics, les hypothèses de l’état de santé, les formulations spécifiques et claires liées au diagnostic — relève de la compétence des médecins. Quand les politiciens commencent à remplacer les établissements de santé et les médecins, on peut parler d'impuissance absolue», estime-t-elle sur la chaîne de télévision Rossiya 1.
S’il avait été empoisonné au Novitchok, Navalny n’aurait pas survécu, selon le créateur de l’agent toxique

Puis Maria Zakharova a raconté que pendant la réunion en Allemagne, l'ambassadeur russe a demandé à ses collaborateurs allemands de fournir des faits ou des données concernant l'état de santé de Navalny.

«Quelle réponse il a reçue de ses collègues allemands? Aucune. Aucun fait, aucune donnée, aucune formule, aucun document, aucune information, rien du tout», détaille-t-elle.

Maria Zakharova a ajouté que la Russie attendait toujours «des réponses officielles aux demandes adressées à Berlin».

Le Kremlin s’exprime

Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a précisé que Moscou était prêt à coopérer avec Berlin dans l’affaire Navalny.

«Dans l'ensemble, nous réaffirmons que nous sommes prêts et intéressés à une pleine coopération et à l'échange de données sur ce sujet avec l'Allemagne», a fait savoir Dmitri Peskov.

Par la suite, il a indiqué qu’avant le transfert du patient russe en Allemagne, aucune trace d'agents toxiques n’avait été découverte dans son organisme.

Concepteur du Novitchok: la Russie ne recevra aucune preuve de l’empoisonnement de Navalny

Hospitalisation de Navalny

L’opposant Alexeï Navalny a été hospitalisé le 20 août à Omsk, en Sibérie, suite à un malaise qu’il a fait à bord d’un avion qui le transportait de Tomsk à Moscou et qui a dû atterrir en urgence.

Selon les premières analyses faites par les médecins à Omsk, des troubles métaboliques ont provoqué une forte hypoglycémie. Ils ont par la suite déclaré qu’aucun poison n'avait été trouvé dans le sang et dans l'urine de M.Navalny.

Dans le coma depuis le 20 août, l'opposant a été transporté à l’hôpital de la Charité de Berlin. Les médecins allemands affirment avoir découvert des traces d’une substance de la famille des inhibiteurs de la cholinestérase, sans toutefois donner plus de détails.

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