Samedi 29 août, deux membres de la Ligue de défense noire africaine ont fait irruption dans les locaux de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, lequel avait publié deux jours plus tôt une fiction intitulée «Obono l’Africaine» qui plonge la députée insoumise dans l’esclavage africain du XVIIIe siècle. Le fondateur et porte-parole de l’organisation, Egountchi Behanzin, filmé sur les lieux, a tenté de justifier les raisons de son intrusion.
«C’est pas le souci que ce soit Danièle Obono», a-t-il lancé, «mais ce sont les clichés, l’incitation à la haine anti-Noirs que ce journal torchon propage».
«Vous voyez la haine anti-Noirs, ça représente Danièle Obono en esclavage (sic), c’est pour ça que nous sommes là», a-t-il indiqué en montrant à la caméra la publication en question.
Au moment de l’intrusion, les locaux de la rédaction étaient vides, ce que le militant a expliqué par l’idée que les rédacteurs «se sont évaporés à notre arrivée». De son côté, Valeurs actuelles a simplement fait savoir que ses employés ne se trouvent habituellement pas sur place le week-end.
Une fois dehors, M.Egountchi a poursuivi son attaque contre cette «presse d’extrême-droite, financée par des fachos», «ceux qui pensent que la France est à eux». «Maintenant c’est la France de la LDNA», a-t-il poursuivi, «qui sème la colonisation récolte l’immigration».
Il a finalement annoncé son retour devant les locaux, appelant à un rassemblement ce lundi 31 août à 15 heures. Valeurs actuelles, qui a indiqué avoir contacté la police, n’a pas exclu d’engager des poursuites judiciaires après cette intrusion.
Vague d’indignations et excuses de la rédaction
Nombre de représentants politiques de tous bords se sont indignés face à cette publication jugée raciste et ont exprimé leur soutien à Danièle Obono. Cette dernière a également été contactée par Emmanuel Macron, lequel lui a fait part de sa «condamnation claire de toute forme de racisme», selon l’AFP.
Valeurs actuelles a présenté ses excuses dans un communiqué, affirmant regretter que Mme Obono «ait pu se sentir personnellement blessée par cette fiction». La rédaction rejette néanmoins toute accusation de racisme. «Cette fiction avait pour objectif l'inverse de ce qui est reproché», a déploré sur BFM TV le directeur de la rédaction du magazine, Geoffroy Lejeune, admettant cependant avoir été «dérangé» en lisant ce texte.