L’aggravation de la crise économique et financière aux États-Unis dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19 fait peser d’énormes risques sur la pérennité du tissu des petites entreprises, a déclaré l’ex-conseiller au développement mondial du Président Barack Obama, Mohamed El-Eriane, dans un entretien accordé jeudi 20 août à la chaîne CNBC. L’expert, également économiste en chef chez Allianz, a estimé que l’administration américaine devait sauver ces entreprises dont la continuité de la dévastation par la crise pourrait conduire «à l’effondrement du capitalisme américain».
«Si vous voulez que le capitalisme se maintienne, vous avez besoin de l'adhésion de beaucoup de gens», a-t-il affirmé soulignant que «vous ne pouvez pas obtenir cette adhésion massive nécessaire si vous comptez uniquement sur la contribution des grandes entreprises».
Fin mars, la dette globale, publique et privée, des États-Unis atteignait le montant astronomique de 77.610,594 milliards de dollars, soit 236,47 millions de dollars par habitant. Un record jamais atteint auparavant.
Des millions d’Américains au chômage
En raison de la crise du Covid-19, des millions d’Américains ont été contraints de s’inscrire au chômage après avoir perdu leur emploi. En effet, le bilan officiel annoncé début avril faisait état de 16,7 millions de nouveaux inscrits ayant formulé une demande d’allocation. Ainsi, le taux de chômage à la même période avait atteint 14,7% de la force active, une première depuis la crise économique de 1929.
Dans ce contexte, afin de faire face à cette situation, la Réserve fédérale américaine avait abaissé ses taux directeurs entre 0 et 0,25% et injecté d’énormes sommes d’argent dans le système financier du pays, afin d’éviter son effondrement. Il en a résulté qu’entre mars et juin son bilan est passé de moins de près de 4.000 milliards de dollars à plus de 7.000 milliards de dollars, avant les mesures prises pour contrer la crise du Covid-19.