Pour les guides-conférenciers, c’est la Faucheuse qui attend leur métier – vidéo

Frappés de plein fouet par la crise sanitaire et ses conséquences, les guides-conférenciers amplifient leur mouvement de protestation. Suite à la publication d’une tribune collective, flash mobs et happenings se multiplient à travers la France. Reportage sur le parvis du Panthéon, à Paris.
Sputnik

Dans un Paris déserté par les Parisiens et les touristes, un groupe des guides-conférenciers a, une fois de plus, organisé une action pour attirer l’attention sur leur situation catastrophique. Une grande et menaçante Faucheuse s’en prend à des guides «gisants» au sol.

«Ci-gît un guide-conférencier n’ayant pas été indemnisé», lit-on. Certains participants à ce happening ont également signé une tribune dans Le Monde pour alerter sur le sort de leur profession, «oubliée des 18 milliards d’euros du plan tourisme» gouvernemental.

«Nous n’arrêtons pas de faire des actions, mais le gouvernement ne nous répond pas. C’est comme si on était morts. D’où l’idée de notre action d’aujourd’hui», raconte Janise Baneux, l’une des signataires.

Cette guide expérimentée espère que la publication de la tribune amplifiera leur visibilité dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Précarité sans issue

La spécificité du métier fait que 45% des guides-conférenciers pratiquent leur métier en CDD courts et, du fait de la crise sanitaire, ils sont nombreux à avoir épuisé leurs droits au chômage.

«Ils ont zéro revenu. La situation est difficile au point que certains vendent leur appartement, retournent chez leurs parents. Ils ne peuvent plus survivre», déplore Janise Baneux au micro de Sputnik.

Réouverture du Louvre: 200 guides manifestent contre le «plan tourisme du gouvernement»
Fréderic Huette, un autre signataire de la tribune collective et interprète du rôle de la Faucheuse pour l’occasion, s’insurge du fait que l’«on est en train d’oublier» les guides «diplômés, agréés».

«La tribune média est un accompagnement de nos flash mobs à travers lesquels on se fait connaître. Aujourd’hui, les gens savent que mon métier existe et qu’il est important», se félicite Frédéric Huette au micro de Sputnik.

Malgré cette importance, pour l’instant, nombre d’entre eux restent dans une situation de grande précarité et ne sont pas prêts à retrouver des contrats dans ce métier essentiel du secteur du tourisme, qui représente entre 7% et 9% du PIB français. Et la situation n’est pas propre à la capitale, les guides régionaux confirment à Sputnik qu’en Bourgogne, en Alsace, en Corse, «les régions sont différentes, mais le problème est le même».

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