Le département américain de la Sécurité intérieure (DHS) a analysé la correspondance des manifestants à Portland (Oregon) dans les groupes de messagerie Telegram, bien que ce fait ait été nié le 23 juin par un représentant de la direction du département au Congrès, rapporte le 1er août le Washington Post.
Ainsi, la correspondance électronique des manifestants a été consignée dans le «rapport de renseignement» du DHS, qui a ensuite été soumis aux forces de police fédérales et au FBI. Selon le journal, les manifestants discutaient des itinéraires à emprunter pendant les marches et des moyens pour éviter la police.
Il est difficile de savoir comment le DHS a obtenu ces messages et si un informateur ou un agent a eu accès aux groupes Telegram.
La surveillance de deux journalistes
Plus tard, des représentants de la direction du département ont condamné les actions de ce bureau. Le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis a ordonné d'arrêter la collecte d'informations sur ces journalistes. Une enquête a été ouverte au sein du département.
À la suite de cette enquête, le chef du bureau de renseignement et d'analyse du DHS a été réaffecté vendredi 31 juillet à un nouveau poste dans le département. La décision a été prise par le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis.
Manifestations à Portland
La mort de George Floyd, quadragénaire noir asphyxié le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, a déclenché d'énormes manifestations contre le racisme et les violences policières.
La mobilisation s'est considérablement affaiblie, mais des poches de contestation ont persisté notamment à Portland. Des agents fédéraux ont été envoyés dans cette ville, une présence qui a provoqué une vive hostilité.
Ils y resteront toutefois jusqu'à que la police locale se débarrasse «des anarchistes et des agitateurs», a déclaré vendredi 31 juillet Donald Trump.