Le groupe qui a tagué la fresque en mémoire d’Adama Traoré explique son acte – vidéo

Les responsables des dégradations commises sur la fresque de Stains, représentant Adama Traoré et George Floyd, se sont dévoilés dans une vidéo sur Internet. Le leader du mouvement Les Nationalistes, Yvan Benedetti, a revendiqué ce geste qu’il a qualifié de «recontextualisation artistique».
Sputnik

Dans la nuit du 4 au 5 juillet, la fresque murale de Stains (Seine-Saint-Denis) «contre le racisme et les violences policières» sur laquelle figure Adama Traoré et George Floyd a été vandalisée. Une semaine plus tard, le leader du mouvement patriotique «Les Nationalistes», Yvan Benedetti, a revendiqué cet acte et a livré ses explications dans une vidéo publiée sur YouTube.

En dévoilant son identité, il estime vouloir dans un premier temps «faciliter le travail» des enquêteurs qui sont à la recherche des responsables. «Ne cherchez plus, nous connaissons les responsables, nous les connaissons même très bien, puisque c’est nous!», a-t-il ainsi lancé dans la vidéo intitulée «Les Nationalistes prennent le pinceau».

Fresque accusant la police à Stains: la bataille continue

M. Benedetti a affirmé dans un premier temps que les morts d’Adama Traoré et George Floyd n’étaient pas liées au racisme. Il s’en est ensuite pris à l’extrême gauche qui a décidé de les honorer «en barbouillant un mur de la commune de Stains». «Nous, Nationalistes, avons trouvé que cette représentation figurative manquait singulièrement d’audace artistique», a-t-il ironisé.

Les tags «extorsion», «vol», «stop aux Traoré» ou encore «braqueurs de femme enceinte» visent ainsi, selon lui, «à éclaircir l’ambition performative du collectif “Art de Stains“ à l’origine de la fresque». Il a affirmé que cette «recontextualisation artistique» avait été saluée par «des millions d’adorateurs».

Contre le maire de Stains et Assa Traoré

Rappelant que le maire PCF de Stains, Azzedine Taïbi, avait décidé de «porter plainte contre X pour dégradation sur un bien public», Yvan Benedetti s’est dit «étonné» que ce «blédard de maire s’indigne de quelques graffitis alors que sur le site de la mairie il fait une longue apologie de la pratique du tag».

Il a poursuivi sa satire en revenant sur Assa Traoré, laquelle a «des portraits de faveurs dans tous les torchons de la presse française, et même américaine». «Pour Assa Traoré, la mort de son frère est devenue un véritable titi commerce: ligne de vêtement, livres, documentaire, bientôt peut-être des stylos et pourquoi pas des briquets», a-t-il dénoncé.

«On espère avoir donné un élan»

«Si nous avions signé notre action les médias n'auraient pas parlé du message en tant que tel mais seulement des auteurs», a confié à Valeurs Actuelles l’un des militants des Nationalistes ayant participé à l’action, précisant que d’autres actions pourraient suivre cet acte de contestation contre les Traoré. «On espère avoir donné un élan», a-t-il ajouté. Le groupe aurait toutefois d’autres priorités que cette fresque, de laquelle les tags ont déjà été nettoyés par la mairie.  

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