La nouvelle équipe d’Anne Hidalgo, réélue à la mairie de Paris pour un second mandat, suscite déjà des critiques quant à son coût. En effet, la socialiste a décidé de s’entourer de pas moins de 37 adjoints, contre 27 précédemment. Une première mesure qui ne fait pas l’unanimité. Marie-Claire Carrère-Gée, présidente des Républicains (LR) au conseil de Paris, bientôt remplacée par Rachida Dati, a dénoncé un coût total de 65 millions d’euros.
«Les Parisiens et les entreprises parisiennes, dont tellement n’arrivent plus à joindre les deux bouts après le Covid-19, apprécieront», a-t-elle écrit sur Twitter. Une accusation qui a interpellé le premier adjoint de Mme Hidalgo, Emmanuel Grégoire, lui demandant d’«expliquer ce calcul ubuesque».
Comme l’explique CNews, la conseillère a comptabilisé non seulement la masse salariale, mais aussi les éventuelles créations de cabinets, avec pour chacun «les secrétariats, les collaborateurs, les équipements et une évaluation des services annexes (voitures de fonction et chauffeurs)». Un coût qui représente tout de même plus de 24.000 euros brut mensuels par adjoint.
Dimanche 5 juillet, la mairie de Paris a réfuté un tel montant pour la nouvelle équipe. «Anne Hidalgo s'est engagée à ce qu'il n'y ait pas de création de poste», a justifié une source de la mairie à la chaîne d’infos. En effet, le nombre total de collaborateurs au sein de l’hôtel de ville devrait rester identique, soit «un peu en dessous de la limite légale des 145 personnes».
La rémunération d’un adjoint de Paris, fixée après délibération du conseil, s’élève à 5.639 euros brut par mois, 1.356 euros de plus qu’un conseiller. Le surcoût mensuel des 10 adjoints ajoutés par l’édile représente ainsi 13.560 euros par mois, soit 162.720 euros annuels, précise CNews. Le budget de la ville s’élevait à 7,9 milliards d’euros en 2019.
Des fonctions aux intitulés étonnants
Autre critique à l’égard du nouvel exécutif parisien: les intitulés des délégations. Anne Hidalgo a ainsi créé un poste de «délégué à la Seine», sans préciser quels seraient précisément ses domaines de compétences. Carine Rolland a quant à elle été désignée «adjointe de la ville du quart d’heure», une formule signifiant que chaque Parisien doit pouvoir trouver tout ce dont il a besoin à moins d’un quart d’heure de chez lui.
Certaines fonctions semblent également «assez voisines», souligne Le Point. Un délégué sera chargé de «la propreté de l’espace public, le tri et la réduction des déchets, le recyclage et le réemploi», tandis qu’un autre s’occupera de «l’économie sociale et solidaire, l’économie circulaire et la contribution à la stratégie zéro déchet».
Autre poste critiqué, celui de l’ancienne journaliste Audrey Pulvar en charge de «l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts», tandis qu’une autre adjointe est chargée de «la lutte contre l’obésité, la santé environnementale et la lutte contre la pollution».
«Le nombre d’adjoints aux délégations improbables est une gabegie complète», a résumé Marie-Claire Carrère-Gée, qui souligne toutefois que la maire «a les moyens d’agir, Paris étant une grande ville».