Des expériences menées sur des souris par des biologistes de l’École de médecine de l'université de New York (New York University School of Medicine) ont montré qu'il était possible de créer un vaccin contre le Staphylococcus aureus, une souche potentiellement mortelle résistante aux antibiotiques. L’exposé de cette étude a paru dans la revue Journal of Experimental Medicine.
Selon les chercheurs, les tentatives de développement d'un vaccin contre les staphylocoques n'ont pas abouti jusqu'à présent car les scientifiques recherchaient une substance qui affecte directement la bactérie.
Changement de stratégie
Les auteurs de la nouvelle étude ont proposé de cibler désormais les leucocidines, molécules toxiques sécrétées par les staphylocoques. Les leucocidines tuent les cellules du système immunitaire dont il a besoin pour combattre l'infection, les globules blancs. En conséquence, un organisme hôte infecté non seulement ne produit pas de réponse immunitaire appropriée, mais ne forme même pas non plus d'immunité à long terme par le biais d'anticorps, qui sont également produits par les globules blancs.
Les résultats de l’étude en question ont montré que 70% des souris qui avaient reçu le vaccin expérimental contre la leucocidine ont survécu à l'infection par Staphylococcus aureus, alors qu’aucune souris infectée n'a survécu sans le vaccin.
«Notre étude propose un plan pour développer un vaccin efficace contre toutes les infections à staphylocoques. Cette stratégie est fondée sur la réduction maximale de la capacité des bactéries à tuer les cellules du système immunitaire», a résumé le chercheur principal, Victor J.Torres, professeur de microbiologie à l’université de New York, cité dans un communiqué de presse de la faculté de médecine.
Les scientifiques préviennent toutefois qu'un vaccin contre la leucocidine ne sera disponible dans le commerce que dans plusieurs années, à l’issue des essais cliniques nécessaires.
Très répandus, les staphylocoques sont des bactéries qui, une fois à l’intérieur de l’organisme, peuvent être responsables de diverses maladies graves.