Un juge libanais pose sa démission après une polémique impliquant l’ambassadrice des USA au Liban

Le juge des référés Mohamed Mazeh a démissionné ce mardi 30 juin, quelques jours après avoir interdit aux médias, sous peine de sanctions, d'interviewer l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, qui avait précédemment violemment critiqué le mouvement chiite du Hezbollah.
Sputnik

Après avoir décidé le 27 juin d’interdire aux médias au Liban d'interviewer l'ambassadrice des États-Unis dans le pays, Dorothy Shea, en raison de ses propos anti-Hezbollah, le juge des référés de Tyr, Mohamed Mazeh, a présenté mardi 30 juin sa démission au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), comme il avait menacé de le faire, annonce L’Orient-Le Jour.

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Le quotidien libanais écrit que le magistrat a accepté de se rendre à sa convocation devant le CSM mais il n’apparaît pas clairement pour le moment s’il a présenté sa démission avant ou après sa comparution devant l'Inspection judiciaire.

Réaction de la ministre de la Justice

De son côté, poursuit le quotidien, Marie-Claude Najm, ministre de la Justice, a appelé ceux qui se sentent «lésés par une décision de justice à emprunter les voies judiciaires pour faire appel d'une telle décision». Dans le même temps, «par souci pour la liberté d'expression et la liberté de publier, consacrées par la Constitution», elle a annoncé avoir demandé la veille lundi «aux autorités compétentes de se pencher sur l'affaire et de prendre les mesures nécessaires en vertu des lois afin que cette affaire soit réglée dans le cadre des institutions».

Des propos de l’ambassadrice provoque une polémique

Vendredi 26 juin, dans un entretien à la chaîne saoudienne Al-Hadath l'ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothy Shea a qualifié le Hezbollah «d'organisation terroriste» et l’a accusé d'avoir «siphonné des milliards de dollars qui auraient dû aller dans les coffres du gouvernement».

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Le même jour, le juge Mazeh, a estimé que ces déclarations étaient de nature à «semer la discorde et mettre en danger la paix civile» et a émis un jugement interdisant aux médias libanais de diffuser tout propos de la diplomate américaine. Cette décision a provoqué une polémique au Liban et a été critiquée par Washington. La ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, a également souligné la nécessité de respecter la liberté de la presse.

Par la suite, l’ambassadrice a été convoquée lundi 29 juin par le ministère libanais des Affaires étrangères. À l’issue d’un entretien avec le chef de la diplomatie libanaise Nassif Hitti, Mme Shea a déclaré: «La page est tournée».

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