Après plusieurs jours de manifestations déclenchées par la dépréciation de la monnaie nationale et l'effondrement économique du pays, le Premier ministre libanais Hassan Diab a toutefois affirmé qu’il s’agissait de tentatives d’attiser les animosités interconfessionnelles, accusant notamment Israël d’être impliqué dans ces tentatives. S’agit-il effectivement de contradictions interconfessionnelles à la base du soulèvement actuel au Liban?
Des slogans incompatibles avec la revendication de la rue
«Il existe évidemment une certaine influence extérieure qui apporte des slogans qui sont souvent incompatibles avec les revendications politiques et sociales des manifestants libanais. Il y a eu par exemple récemment des appels à désarmer le Hezbollah. Des mots d’ordre pareils poussent les gens à quitter les manifestations, car ce n’est pas ce qu’ils veulent justement», a déclaré à Sputnik le politologue libanais Hasan Hardan.
«Il n’y a pas de place pour la religion sur les barricades»
Des dissensions interconfessionnelles ne menacent pas le Liban, les manifestants considèrent beaucoup plus largement la situation au Liban, a estimé à son tour Ghulay Asaad, ex-candidate au parlement libanais.
«Je tiens à souligner que les manifestations associent des représentants de toutes les confessions du Liban. Tous ces manifestants revendiquent une seule et même chose – un changement de la politique économique et sociale du gouvernement en place. […] Il n’y a pas de place pour la religion sur les barricades», a résumé la Libanaise.