3,8 milliards de dollars pour les Syriens vivant en Syrie et 6,04 milliards de dollars pour ceux qui sont réfugiés dans les pays voisins, soit respectivement 3,38 et 537 milliards d’euros. Voilà les sommes que l’Onu et l’Union européenne espèrent lever ce mardi, avec des bailleurs de fonds publics et privés, lors de «Bruxelles IV», la quatrième conférence internationale des donateurs pour le peuple syrien.
Cette conférence fait suite à celle qui s’est tenue en mars 2019, qui avait réuni des intervenants de 57 pays et 20 organisations internationales et agences des Nations unies. La troisième édition avait permis de lever pas moins de sept milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) pour 2019, et approchait –par des engagements pluriannuels– les 2,4 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) pour 2020 et au-delà.
Aujourd’hui, même si les combats se sont calmés et la fin du conflit semble proche, la situation humanitaire est plus catastrophique que jamais en Syrie. Près de dix ans de guerre ont laissé le pays en ruines et dépourvu de la plupart de ses infrastructures. À cela s’ajoutent des famines et les conséquences socio-économiques de la pandémie de Covid-19.
Une pression économique américaine toujours plus importante sur la Syrie
Le pays connaît actuellement une inflation monstre: la monnaie syrienne, qui s’échangeait au cours de 45 livres pour un dollar avant la guerre, a atteint 3.000 livres pour un dollar la semaine dernière. Et pour ne rien arranger, la crise économique touche également les voisins et premiers partenaires commerciaux de la Syrie.
«Actuellement, quelque 9,3 millions de Syriens se couchent en ayant faim, tandis que plus de 2 millions [supplémentaires, ndlr] risquent de connaître le même sort», ont averti dans un communiqué commun plusieurs ONG internationales.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est dans ce contexte terrible que les États-Unis ont unilatéralement décidé d’imposer une pression économique maximale en renforçant le régime de sanctions à l’égard de Damas.