«Il n’y a que dans les dictatures qu’on ne touche pas à l’histoire officielle», affirme J-M Aphatie

L’éditorialiste de LCI s’est exprimé dans Valeurs actuelles sur la polémique autour de Colbert, dont la statue devant l’Assemblée nationale a récemment été vandalisée. Puis il est revenu sur la reconsidération de certains personnages historiques à laquelle il est favorable.
Sputnik

Jean-Michel Aphatie s’est confié auprès de Valeurs actuelles dont l’entretien a été publié le 27 juin et dans lequel il affirme qu’il est «stupide et inacceptable» de vouloir retirer des monuments de personnages historiques. Il estime toutefois que Colbert, ministre sous Louis XIV et auteur du Code noir dont la statue devant l’Assemblée nationale a été souillée le 23 juin, ne mérite pas d’avoir son nom dans des lieux publics.

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Il fait ainsi écho à la tribune de Jean-Marc Ayrault dans Le Monde où l’ancien Premier ministre s’indigne qu’une salle de l’Assemblée nationale porte encore le nom de Colbert. «Il faut que notre espace public soit le reflet du regard que nous portons aujourd’hui sur notre passé et des valeurs que nous voulons y célébrer», se justifie le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.

«Colbert passait en son temps pour un voleur, quelqu’un que le service de l’État avait considérablement enrichi», rappelle Jean-Michel Aphatie, «Il a été enterré de nuit, sous la protection d’un escadron de la garde royale, et les gens chantaient: "Il a pillé Paris, il pillera le Paradis"».

Réécriture de l’Histoire

Le journaliste prend ensuite pour exemple le général Bugeaud, autre personnage controversé en Algérie dont une école porte encore son nom à Brest. «Je trouve consternant qu’une école maternelle puisse porter un nom pareil», confie-t-il au magazine, précisant qu’il «trouve aussi minable nos avenues Lénine ou nos allées Robespierre».

Interrogé sur les «réécritures polémiques de l’Histoire», il répond qu’elle «a toujours été écrite par les uns, par les autres» et qu’elles reflètent les choix des noms dans les espaces publics. Enfin, Jean-Michel Aphatie considère qu’«il n’y a que dans les dictatures qu’on ne touche pas à l’histoire officielle».

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