Les bonnes nouvelles sont trop rares dans cette région pour que celle-ci ne fût pas relayée à travers le monde: les forces spéciales françaises ont réussi à neutraliser le chef d’Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI)*, Abdelmalek Droukdel.
«Il avait réussi un certain nombre d’opérations qui ont touché l’Algérie ces dernières années, et en particulier des prises d’otages qui ont probablement alimenté ses caisses de guerre. Des prises d’otage en particulier dans le sud de l’Algérie.
Ce qu’il y a de remarquable, c’est le fait qu’il a été tué au Mali. Il a quitté l’Algérie donc, il a traversé quasiment toute l’Algérie […] Je n’ose pas penser que les Algériens n’aient pas pu détecter quelque chose. Probablement, les Algériens ont pu passer des renseignements. C’est une nouveauté, puisque jusqu’à maintenant, l’Algérie était plutôt un refuge pour ces chefs d’AQMI*.»
«Il disait que d’attaquer toutes les cibles françaises était légitime, partout dans le monde. Il le déclarait. Donc, c’était un ennemi déclaré de la France […] Et aujourd’hui, il y a un partage d’influence entre AQMI* et Daech*. Donc, détruire le chef d’AQMI*, d’une certaine façon, neutralise une partie de l’opposition à l’Opération Barkhane au Sahel.»
Qu’est-ce que la mort de Droukdel va réellement changer sur le terrain? Va-t-il simplement être remplacé ou sa mort entraînera-t-elle des conséquences plus lourdes? Le général Trinquand nuance sa réponse:
«Qui va prendre la suite? Ça va prendre du temps. Ça ne se fait pas au téléphone en disant, "Tu prends la suite". En même temps que les trois responsables qui ont été tués, un jeune a été fait prisonnier […] Et surtout, de l’informatique, des téléphones, ont été pris. Et donc ça va donner une source de renseignements importante.»
*Organisation terroriste interdite en Russie