Déployées le 16 juin dernier lors de la manifestation des soignants à Paris, les compagnies de CRS 52 de Sancerre et 23 de Charleville-Mézières ont subi des tirs de projectiles libérant une fumée blanche:
«Les effectifs ont très rapidement été irrités au niveau de la peau, du visage et des yeux. Le système respiratoire a été impacté et de vives sensations de brûlure ont été ressenties, accompagnées de nausées», font remarquer les chercheurs du laboratoire central de la préfecture de police dans une note que Sputnik France a pu consulter.
«Les effectifs ont été victimes du jet d’un objet de forme de couleur sombre qui s’est brisé à l’impact sur la voie publique», relèvent les policiers du laboratoire central, avant d’ajouter: «immédiatement après l’impact, s’est formé un nuage de fumée de couleur blanche et une pluie fine de “peinture” avec une odeur de produit chimique.»
Le laboratoire émet donc l’hypothèse de l’utilisation d’une ampoule en verre contenant du tétrachlorure de titane (TiCl4). Un produit utilisé par les forces de l’ordre durant les opérations de maintien de l’ordre, avant que les produits lacrymogènes ne soient généralisés. Au contact de l’air, le liquide se transforme en poudre blanche, en réalité de dioxyde de titane (TiO2), et en gouttelettes d’acide chlorhydrique (HCl). Lourde, cette fumée s’élève peu dans l’air. Mais elle est surtout très corrosive, raison pour laquelle elle a été abandonnée. Le laboratoire est en attente de prélèvements de résidus sur un bouclier de CRS pour confirmer la nature du produit utilisé.