«De la boue dans la bouche»: l'audition en garde à vue de l’infirmière interpellée à Paris

L’infirmière Farida reconnaît avoir «craqué», tout en soulignant qu’elle est venue le 16 juin défendre ses droits après une période dure et longue de lutte contre l’épidémie. Elle est revenue sur ce qu’il s’est passé au cours de son audition lors de sa garde à vue.
Sputnik

Placée en garde à vue, l’infirmière interpellée à Paris plus tôt dans la semaine pour avoir jeté des pierres en direction des forces de police, revient sur son geste et ce qui l’a précédé.

Infirmière interpellée: «notre gouvernement et nos institutions encouragent cette violence»
«Je ne comprenais pas pourquoi nous étions en train d’être gazés. Tout est allé tellement vite. Je suis sous le choc», a-t-elle dit lors de son audition dont BFM TV a obtenu le procès-verbal.

Elle a été placée en garde à vue dans un commissariat du 7e arrondissement et a été libérée le lendemain. Sa convocation devant le tribunal correctionnel pour «outrages» et «violences sans interruption totale de travail (ITT)» sur personne dépositaire de l'autorité publique est prévue le 25 septembre.

Alors que quatre plaintes au total, selon LCI, ont été déposées contre elle, l’infirmière affirme avoir exprimé «une colère, ce n’était pas envers les policiers [...] mais envers l’État qui réprime nos droits. Toutes les promesses de l’État n’ont pas été respectées», se rappelant une fatigue très importante après avoir travaillé en première ligne et avoir elle-même contracté le virus.

«J’ai craqué»

«Je n’ai pas eu de vacances depuis Noël, pendant le Covid je faisais des journées de 14h…. Je ne me reconnais pas dans la rage que vous m’avez présentée, je suis une personne calme, posée. J’ai des responsabilités dans mon service, j’ai craqué», a confié Farida aux policiers.

Elle se souvient d’avoir «été blessée et insultée. J’ai des hématomes aux bras, des blessures au front et au cuir chevelu. J’ai été plaquée au sol, j’ai eu de la boue dans la bouche. J’ai été traînée par les cheveux».

L’IGPN saisie

Les proches de Farida ont expliqué son comportement par un «geste de colère» d'une «infirmière à bout». Des personnalités politiques et des internautes ont lancé le hashtag #LiberezFarida à la suite de sa garde à vue et des députés de La France insoumise lui ont publiquement apporté leur soutien.

Le 19 juin, elle a porté plainte auprès de l'Inspection générale de la police nationale.

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