«On n’est pas entendus, c’est pour cela que l’on continue les manifestations.»
Devant l’hôpital Robert-Debré, la colère est toujours palpable. Le personnel soignant poursuit ses mobilisations «Jediscolère» pour que le gouvernement tienne ses promesses. Au rang des revendications, les personnels hospitaliers souhaitent notamment obtenir une revalorisation des salaires, un plan de formation ou encore l’arrêt des fermetures de lits.
Au micro de Sputnik, Maryse, infirmière à l’hôpital Tenon, ne cache pas son mécontentement.
«Cela fait 25 ans que je suis infirmière. J’ai vu vraiment à quel point, d’année en année, on diminue les moyens dans les hôpitaux, à quel point on se trouve avec une infirmière et une aide-soignante pour toujours plus de malades à s’occuper, avec un turnover toujours plus important.»
Une surcharge de travail qui provoque l’exaspération chez les soignants. «Cela fait des mois que l’on vit une révolte hospitalière qui n’est pas facile du tout. On a vécu le Covid-19 dans des conditions pas possibles, donc il y a un burn-out chez tout le monde. Il y a une colère contre ce gouvernement, comme contre tous les gouvernements passés. On a l’impression de ne pas être entendus», déplore Maryse.
Pensée pour Farida C.
«Je suis contre toutes les violences. Je ne jetterai jamais des pierres, mais je ne lui jette pas la pierre à elle non plus. C’est-à-dire que l’on peut comprendre qu’elle était en colère, qu’elle était emportée, c’est ce qu’elle nous a expliqué, mais elle est aussi poussée à la violence par le contexte. Toutes ces violences ne sont pas bonnes, ni celles des policiers, ni celles des soignants», explique à Sputnik Anne, infirmière à l’hôpital Robert-Debré.
Maryse regrette quant à elle «la riposte policière qu’il y a eu envers elle. Ils se sont tous acharnés sur elle […] Je la soutiens pleinement, car on aurait tous pu être à sa place et avoir ce genre de geste.»
«C’était un cortège tout à fait pacifique, à la fin il y a eu des heurts. Vous savez, on est des soignants, on n’est pas des méchants […] Quand on se prend des gaz lacrymogènes, ça m’est déjà arrivé, c’est violent.»
Anne pointe également du doigt les fauteurs de trouble: «quand j’entends des gens qui crient “tout le monde déteste la police”, je ne suis pas d’accord non plus avec eux».
«C’est dommage que notre gouvernement et nos institutions encouragent cette violence. Ils ont les moyens de l’empêcher. Ils savent très bien faire, ils sont nombreux, ils peuvent tout à fait empêcher cette violence, mais ils ne le font pas», se désole Anne.