Mardi 16 juin, François Rebsamen, le maire PS de Dijon, était invité en duplex sur LCI pour évoquer les quatre jours de violences qui ont touché sa commune, conséquence d’un règlement de comptes entre les communautés tchétchène et maghrébine. Lui-même témoin d’une scène d’affrontements, il a affirmé qu’il n’avait «pas vu d’armes» et a appelé à ne pas croire «ce que racontent les réseaux sociaux». Laurent Nunez a pourtant garanti «une réponse extrêmement ferme» aux «voyous que nous avons vus exhiber des armes».
Sur ces mêmes réseaux, plusieurs vidéos montrent toutefois sans équivoque que nombre de ces individus possédaient des armes à feu, dont des fusils-mitrailleurs et des fusils à pompe. L’un d’eux a même tiré sur une caméra de surveillance tandis qu’un autre criait «Allahu akbar».
«Imaginez maintenant le stock d’armes dans les grandes agglomérations françaises», a alerté Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat policier Unité SGP, réclamant davantage de moyens pour intervenir.
Sur une autre vidéo enregistrée à Dijon et diffusée sur Twitter, des hommes encagoulés lourdement armés brandissent fièrement leur équipement tout en affirmant qu’ils sont «la mafia des Arabes». Ils tirent ensuite en l’air plusieurs fois.
Il n’y a «pas de laxisme de l’État»
Mercredi 17 juin, François Rebsamen a affirmé au micro d’Europe 1 qu’il n’y avait «pas de laxisme de l’État». Il répondait ainsi aux propos de Marine Le Pen, qui avait dénoncé le gouvernement pour avoir simplement voulu «s’interposer entre des communautés».
Une accusation dont s’est également défendu Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, qui s’est rendu sur place et a garanti «une réponse extrêmement ferme» aux «voyous que nous avons vus exhiber des armes».
Le maire de Dijon a toutefois reconnu le manque de moyens des policiers face à ces affrontements qui ont secoué la ville quatre jours d’affilée.
«Puisque la justice passe trop tard et que la police n'a pas les moyens de son action, la communauté tchétchène est venue faire respecter elle-même son droit», a-t-il analysé.
Mardi 16 juin, quelque 150 fonctionnaires et militaires de la gendarmerie sont venus renforcer les rangs des effectifs locaux. Depuis lundi soir, aucun incident n’a été signalé à Dijon.