Castaner: les manifestations pour George Floyd ne sont pas autorisées, mais l'émotion «dépasse les règles juridiques»

Les rassemblements prévus ce mardi en France pour saluer la mémoire de George Floyd et «combattre le racisme dans la police», bien qu'interdits par la loi en raison de la crise sanitaire, sont tolérés et ne donneront pas lieu à des «sanctions», a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Sputnik

«[Les manifestations, ndlr] ne sont pas [autorisées] dans les faits [...], mais l'émotion mondiale, qui est saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent», a déclaré M.Castaner au micro de BFMTV/RMC.

«J'invite chacun à faire attention à pratiquer les gestes barrières, mais nous ne chercherons pas à réaffirmer l'interdiction, qui est de droit qui est de fait, et il n'y aura pas de sanctions et de PV pour la participation à cette manifestation», a-t-il ajouté.

30 enquêtes en 2019 pour propos racistes

En 2019, «une trentaine d'enquêtes judiciaires ont été engagées contre des policiers sur des propos racistes», a déclaré ce mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui souhaite désormais qu'une suspension administrative soit engagée systématiquement dans ces cas-là.

«L'année dernière, il y a eu 30enquêtes judiciaires engagées au sein de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) contre des policiers sur des propos racistes», a déclaré Christophe Castaner au micro de BFM TV/RMC. «Huit de ces enquêtes judiciaires ont été classées sans suite et 22 ont été transmises à la justice», a-t-il précisé.

Les policiers concernés n'ont cependant pas tous été révoqués. «Il faut attendre la fin de la procédure et c'est ce que je veux changer», a dit le ministre de l'Intérieur, précisant ses annonces de lundi sur la «suspension en cas de soupçon avéré» de racisme.

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«Parce qu'on a considéré qu'il y avait assez d'éléments pour transmettre au juge pour poursuivre.Je pense qu'il faut une sanction administrative. La sanction administrative de prévention, c'est la suspension», a-t-il détaillé.

«Dans ces 22 cas sur 150.000 policiers et 100.000 gendarmes [...], je veux qu'il y ait maintenant une suspension systématique», a-t-il ajouté, estimant que «22 personnes c'est finalement très peu, mais ce sont 22 personnes qui tâchent l'uniforme de la République».

«Il y a dans cette institution, comme dans beaucoup d'institutions, quelques fois une forme d'omerta, une parole qui ne se libère pas et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi l'expression "soupçon avéré"», a-t-il poursuivi.

«Le soupçon, c'est il y a un doute, il y a une parole qui ne s'est pas libérée.Elle doit se libérer. Ensuite, il y a enquête. Si l'enquête détermine qu'il y a des propos ou des comportements racistes, à ce moment-là, ils sont avérés et je veux des sanctions administratives», a expliqué le ministre.

«La moindre alerte, parce que notre institution doit être plus exemplaire que d'autres encore — même si je le réaffirme, elle n'est pas raciste [...]— chaque fois qu'on a des soupçons, on fait une enquête et si c'est avéré, on engage une procédure», a-t-il insisté.

Rassemblements après la mort de George Floyd

De nombreux rassemblements pour saluer la mémoire de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc, sont organisés ce mardi dans plusieurs villes françaises (Paris, Lille, Bordeaux, Grenoble, Dijon, Amiens, Bourges, Poitiers, Angers). Ils avaient réuni quelque 23.000 personnes en France le 6 juin, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.

En France, M.Castaner a annoncé lundi des mesures pour améliorer la déontologie des forces de l'ordre au sein desquelles une politique de «tolérance zéro» du racisme est prônée.

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