L’agence spatiale russe Roscosmos a publié sur son site et son compte Twitter des images satellite de la fuite de diesel survenue le 29 mai à Norilsk, en Sibérie.
La publication précise que les photos ont été faites par le biais d’un réseau orbital.
Les trois images montrent notamment des taches noires sur la rivière Ambarnaya, des barrières de confinement et des traces de terrassement.
Roscosmos a indiqué qu’à la demande du ministère des Situations d’urgence, la Charte internationale Espace et catastrophes majeures a été activée afin de surveiller par des engins spatiaux étrangers de ses membres le déversement de carburant à Norilsk. Roscosmos est en contact étroit avec le ministère en question pour une réponse rapide aux possibles situations de risques d'inondation et d'incendie, ainsi que pour surveiller depuis l’espace les territoires touchés.
Le déversement localisé
Dans le même temps, le ministère russe des Situations d’urgence a fait savoir auprès de Sputnik ce vendredi que la fuite de diesel avait été localisée.
«À l'heure actuelle, le site de déversement de diesel a été localisé, plus de 200 tonnes de carburant et de lubrifiant ont été collectées», a précisé l’interlocuteur du service de presse.
Et d’ajouter que ce 5 juin, le ministre russe des Situations d’urgence Yevgeny Zinichev a visité le centre des secouristes situé près du lieu de la catastrophe où la collecte des produits pétroliers se poursuit.
Environ 500 spécialistes et plus de 100 unités d'équipement ont déjà été dépêchés pour contenir le déversement de carburant, a souligné ce vendredi auprès de Sputnik un porte-parole des services d'urgence de la région.
L’accident et ses conséquences écologiques
Les produits pétroliers déversés se sont retrouvés dans plusieurs rivières, polluant une zone de quelque 100.000 mètres carrés. Près de 20 kilomètres de cours d’eau sont pollués en amont des barrages flottants, y compris ceux qui alimentent Norilsk en eau potable.
L’état d’urgence décrété
Après l’accident, les autorités locales ont décrété l’état d’urgence à l’échelle régionale. Le 3 juin, le Président Poutine l’a étendu au niveau fédéral.
Le Comité d’enquête russe a engagé trois procédures pénales pour pollution du sol et des eaux et violation des normes de protection de l'environnement pendant des travaux. Le directeur de la centrale thermique a été arrêté.
Selon les premières informations de Rosprirodnadzor, le montant des dégâts pourrait atteindre des dizaines de milliards de roubles, soit plusieurs centaines de millions d’euros.