La Russie appelle les États-Unis à prendre des mesures pour protéger les journalistes contre les actions arbitraires de la police, a déclaré mardi 2 juin le ministère russe des Affaires étrangères suite aux informations sur les blessures reçues par une journaliste de Sputnik qui couvrait une manifestation pour George Floyd à Washington.
«Nous exigeons que les autorités américaines prennent immédiatement des mesures pour que les journalistes soient à l'abri de l'arbitraire policier. Nous notons avec inquiétude que la situation en matière de droits des médias ne cesse d'empirer aux États-Unis», a indiqué le ministère.
Moscou considère les mauvais traitements délibérément infligés à la journaliste de Sputnik par la police de Washington comme une action inamicale des États-Unis et comme une violation flagrante des normes juridiques internationales qui imposent d'assurer la sécurité des journalistes et de ne pas entraver leurs activités.
«Bien que Nicole Roussell ait présenté sa carte de presse et ait plusieurs fois répété qu'elle était journaliste, elle a été la cible de tirs de balles en caoutchouc et d'une grenade à fragmentation spéciale destinée à disperser les manifestants. Les "policiers" américains ne se sont pas arrêtés là: l'un d'eux a poussé la journaliste au sol et l'a littéralement piétinée», a souligné le ministère russe.
«Un policier a délibérément pris la journaliste pour cible»
Dmitri Kisselev, directeur général de l'agence d’information Rossiya Segodnya, la société mère de Sputnik, a également accusé la police américaine d'avoir délibérément tiré sur la journaliste de Sputnik, Nicole Roussell, malgré le fait qu'elle s'était clairement identifiée comme une employée d'un média.
«Nicole Roussell a raconté comment cela s'est passé: un policier l'a délibérément pris pour cible, après qu'elle lui a montré sa carte de presse et crié qu'elle était journaliste, après qu'elle est tombée et s'est relevée en filmant les émeutes près de la Maison-Blanche. Il a quand même tiré. Même la règle "ne pas frapper une personne au sol" ne fonctionne pas pour le policier américain. Il restera sans doute impuni et tirera à nouveau sur un journaliste la prochaine fois. Nous avons de la chance que Nicole soit en vie. On peut tuer une personne si on tire une balle caoutchoutée à bout portant», a déclaré M.Kisselev.
Selon lui, ce comportement inacceptable de la police aux États-Unis fait partie d'une politique d'intimidation des journalistes. Le 31 mai, un autre journaliste de l'agence avait été gazé par les forces de l'ordre à Minneapolis, a-t-il rappelé.
La police tire et lance une grenade en direction d'une journaliste de Sputnik
Nicole Roussell, une journaliste de Sputnik à Washington, a été blessée par des balles en caoutchouc et les éclats d'une grenade Stinger pendant une manifestation pour George Floyd qui se déroulait le 1er juin près de la Maison-Blanche à Washington, bien qu'elle ait présenté sa carte de presse à la police.
Au cours de la semaine dernière, de nombreux journalistes de Fox News, RIA Novosti, DW, CBS, Vice et d'autres ont été blessés lors de manifestations dans plusieurs villes américaines.