Sur le fil du rasoir, les relations Alger-Paris ont besoin «d’une explication franche», selon un diplomate

Alger n’entend pas prendre à la légère l’impact créé par la diffusion de deux documentaires «négatifs» sur l’Algérie par France 5 et LCP, a indiqué une source diplomatique à TSA. Elle affirme que «cette fois, une explication franche est nécessaire» dans l’intérêt des deux pays.
Sputnik

Une source diplomatique affirme dans une déclaration au site Tout Sur l’Algérie (TSA) que les hautes autorités algériennes estiment qu’il y a «une escalade des tensions entretenue côté français». Elle souligne que cette fois, «une explication franche» est nécessaire. Tous les dossiers entre Alger et Paris seront posés sur la table.

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Excédée, l’Algérie a «immédiatement» rappelé mercredi 27 mai pour consultations son ambassadeur en France suite à la diffusion mardi de deux documentaires sur l’Algérie: «Algérie mon amour» sur France 5 et «Algérie: Les promesses de l'aube» sur LCP (La chaîne parlementaire), jugés «comme des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l'Armée nationale populaire (ANP)».

Début avril, le ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum avait déjà convoqué l’ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt pour faire part de son mécontentement concernant l’intervention d’un expert sur France 24, dénonçant les «propos mensongers, haineux et diffamatoires» tenus par l’intéressé.

«Cette fois, une explication franche est nécessaire pour préserver les intérêts de chacun des deux pays. Le reste se fera à cette condition», confie la source à TSA qui indique que l’ambassadeur d’Algérie à Paris est attendu ce jeudi 28 mai à Alger.

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Dans le communiqué informant du rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, le ministère algérien des Affaires étrangères pointe un «activisme où l'inimitié le dispute à la rancœur». Les deux documentaires, diffusés près de 10 jours après l’annonce faite par Total concernant sa décision d’abandonner le rachat des actifs du géant américain Anadarko en Algérie et au Ghana suite au droit de préemption exercé par Alger, dévoilent «les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l'avènement de relations apaisées entre l'Algérie et la France», juge la note du ministère.

En février, dans un entretien accordé au Figaro, le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a dénoncé l’existence en France d’«un lobby revanchard, qui rêve du paradis perdu, parle de trahison de De Gaulle et je ne sais quoi encore».

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Le chef de l’État algérien avait abordé l’avenir des relations bilatérales entre les deux pays dans tous les domaines, affirmant que «nous sommes pour des relations sereines avec la France, fondées sur un respect mutuel».

Cependant, M.Tebboune avait expliqué que le chemin qui mène à l’établissement de relations saines entre les deux États est laborieux, car «il y a un autre lobby, dont toute la politique repose sur l’endiguement de l’Algérie, et qui est présent en France».

«C’est un lobby, aux accointances économiques et sociales, qui a peur de l’Algérie. Même quand l’Algérie intervient pour proposer des règlements pacifiques à des crises, ce lobby tente de s’immiscer sous prétexte qu’il est également concerné», avait-t-il lâché.

Quels dossiers minent les relations?

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En plus du déséquilibre de la balance commerciale bilatérale en faveur de la France, la faiblesse des investissements directs français en Algérie, la circulation des personnes, la sécurité en Libye et au Sahel ainsi que le conflit au Sahara occidental, la question mémorielle reste centrale dans n’importe qu’elle démarche pour instaurer des relations seines entre les deux pays.

En effet, dans une déclaration à la presse, le ministre algérien des Moudjahidine (Anciens combattants) Tayeb Zitouni avait cité quatre dossiers liés à la question mémorielle qui doivent, selon lui, être réglés entre les deux pays: la «question des archives de la période coloniale», «la récupération des crânes des martyrs exposés au musée de l'Homme de Paris», «le dossier des disparus de la guerre» et «l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie».

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