Les Tunisiens d’un quartier huppé d’une ville en Espagne seraient dans le collimateur de la justice de leur pays

Des propriétaires immobiliers tunisiens à Alicante sont visés par une enquête du Pôle judiciaire et financier de Tunisie qui les soupçonne d’avoir transféré des capitaux mal acquis qui ont servi à l’achat de ces biens, indique une source judiciaire à Mosaïque FM.
Sputnik

La justice tunisienne soupçonne des personnes d’avoir transféré des capitaux mal acquis en Espagne. En effet, dans une déclaration à la radio Mosaïque FM, une source proche du dossier rapporte que le parquet du Pôle judiciaire et financier a autorisé l’ouverture d’une enquête sur l’acquisition de biens immobiliers par des Tunisiens à Alicante.

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Selon cette source, l’enquête diligentée par le parquet a été lancée il y a deux mois en collaboration avec les autorités judiciaires espagnoles. Elle vise à vérifier la liste des noms, obtenue par le parquet, de Tunisiens qui auraient acquis des biens immobiliers de haut standing dans le quartier huppé d’Alicante surnommé la «cité des riches».

Le parquet du Pôle judiciaire et financier a décidé de lancer une enquête, confie la même source, après des interrogations «relatives à l’origine des montants en devises qui auraient permis l’achat de ces biens sans que rien n’ait été déclaré auprès de la Banque centrale».

«Le coût de la corruption est estimé à 54%» du PIB tunisien

En septembre 2018, dans une déclaration à l’hebdomadaire français Jeune Afrique, le président l’Instance nationale tunisienne de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, affirme que pas moins de 12.000 dossiers liés à des affaires de corruption ont été «dépoussiérés», dont 96 transmis à la justice en 2016, et 246 en 2017.

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«Malheureusement, aucun secteur n’est épargné», regrettait-il alors. «Outre la petite corruption que l’on retrouve partout, le phénomène est aussi très répandu dans les marchés publics, le recrutement dans la fonction publique, les autorisations administratives», avait-t-il ajouté.

Interrogé sur l’estimation par ses services de l’ampleur du phénomène, le responsable expliquait qu’«en y intégrant le commerce informel et la contrebande, qui est une de ses formes les plus répandues, le coût de la corruption est estimé à 54 % de notre PIB». «Ce chiffre en lui-même est alarmant. L’impact de la corruption est énorme sur nos équilibres financiers, sans oublier que, de par son ampleur, c’est aussi un frein voire un repoussoir pour l’investissement étranger», s’alarmait-il.

Par ailleurs, il soulignait que le pôle qu’il préside avait beaucoup travaillé à créer des «îlots d’intégrité» dans le secteur de la santé, des douanes et les collectivités locales.

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