L’un des anciens sous-traitants d’Apple a décidé de divulguer le fait que l’entreprise américaine Apple continue à collecter les données de ses utilisateurs qui utilisent l’assistant vocal Siri, fait savoir le quotidien britannique The Guardian.
Thomas Le Bonniec, âgé de 25 ans, a adressé une lettre sous forme d’une déclaration de violation des droits des consommateurs à tous les régulateurs européens, afin qu’ils prennent des mesures contre l'entreprise, selon le média.
L’homme a tenu à préciser que, malgré des excuses publiques de la part de la société américaine, elle continuait à enregistrer et à analyser les conversations de ses utilisateurs, violant ainsi les droits fondamentaux de la population. Selon lui, cette lettre a été envoyée à tous les bureaux des régulateurs européens chargés du contrôle de la collecte et du stockage des données.
«Je suis préoccupé par le fait que les grandes entreprises informatiques continuent à écouter la population, même si les citoyens de l'Union européenne sont informés qu'ils ont l’une des lois les plus strictes en matière de protection des données», a expliqué Thomas Le Bonniec.
Il a expliqué qu'il travaillait dans les bureaux de l'entreprise dans la ville irlandaise de Cork, écoutant et analysant les enregistrements de Siri en anglais et en français. L’homme s’est vu contraint de quitter l'entreprise à l'été 2019 pour des raisons éthiques.
Selon lui, l'assistant vocal Siri enregistre presque constamment le discours de l'utilisateur et de sa famille, sans être activé.
«J'ai entendu des gens parler de leur cancer, de proches décédés, de religion, de sexe, de politique, de drogue sans vouloir le partager avec Siri», précise Thomas.
Suspension des écoutes précédentes
En 2019, après la révélation par la presse que Google et Apple analysaient des enregistrements de leurs utilisateurs via les assistants vocaux Google Assistant et Siri, les deux géants américains du numérique avaient suspendu cette pratique le 2 août, sous la pression de l’Office de la protection des données de Hambourg (HmbBfDI). Cette suspension de l’exploitation de données des utilisateurs a duré trois mois, jusqu’au 1er novembre.