Après que Mediapart a publié les témoignages de cinq anciens collaborateurs de la députée LREM Laetitia Avia qui dénoncent des «humiliations à répétition au travail, ainsi que des propos à connotation sexiste, homophobe et raciste», l’élue a dénoncé des accusations «mensongères et incohérentes».
Mediapart cite également une autre conversation, datant du 6 juin 2018, à propos d’une ancienne ministre d’Édouard Philippe: «C’est ma copine [mais] elle communique très mal sur ce qu’elle fait. C’est ce qu’il se passe quand tu mets un gay à la com’».
Des alertes lancées
Laetitia Avia affirme «qu’aucun » de ses salariés «ne s’est jamais plaint de harcèlement», alors que le site révèle une situation inverse. Bien que ses anciens collaborateurs n'aient jamais saisi la Justice, ils auraient entamé de nombreuses démarches pour alerter sur leurs conditions de travail.
«La déontologue de l’Assemblée nationale a en effet été saisie à au moins six reprises entre 2017 et 2020. [...] des rendez-vous ont notamment été pris avec elle en juin 2018, janvier 2019 et mars 2020. À chaque fois par des collaborateurs différents», affirme le site en se référant à des documents internes.
«J’ai été alertée par deux collaborateurs qui se demandaient comment quitter leur députée sans avoir de problème par la suite. Lors de deux rendez-vous différents, chacun m’a fait part d’une situation préoccupante. Ils avaient évoqué de vives tensions au sein de l’équipe de la députée, mais aussi des dénigrements en public et des réflexions à connotation raciste et homophobe», confirme auprès de Mediapart Laurence de Saint-Sernin, secrétaire générale du syndicat Solidaires de l’Assemblée.
Selon le site, l’une des collaboratrices actuelles de Mme Avia a aussi alerté la cellule anti-harcèlement, en dénonçant «dévalorisation, humiliation, atteintes aux conditions de travail, dévalorisation sur l’habillement et aspect physique, jugement sur orientation sexuelle, jugement sur origine d’un collaborateur».
Des membres du gouvernement expriment leur soutien
Après la publication d'un premier article, Sibeth Ndiaye a fait état de «rumeurs de presse» et a félicité la député pour son travail effectué «avec beaucoup de brio» contre la haine en ligne.
En revanche, le cabinet de Gilles Le Gendre, patron du groupe En marche à l’Assemblée, a avoué, cité par BFM TV, des dysfonctionnements: «On ne nie pas du tout qu’il y ait un litige professionnel dans [l’équipe de Laetitia Avia], mais nous ne pouvons pas jouer les médiateurs, nous respectons le droit du travail».