Tandis que le vote final de la loi contre la haine en ligne, portée par la députée La République en marche (LREM) Laetitia Avia, doit avoir lieu ce 13 mai à l'Assemblée nationale, ses ex-collaborateurs révèlent à Mediapart qu’ il existerait «un fossé entre les valeurs qu’elle défend publiquement» et la personnalité que certains de ses anciens employés ont observée.
À Mediapart, ces cinq ex-collaborateurs rapportent tous avoir été témoins de propos à connotation sexiste, raciste et homophobe de la part de la députée tenus en public ou sur la messagerie Telegram, tels que:
«On a voté l’amendement des PD» à propos d'un amendement en faveur des réfugiés LGBT en 2018.
«Elle insulte souvent les députées qu'elle n'aime pas de “pute”», révèle à Mediapart l'un de ses anciens collaborateurs.
Selon un autre, «parfois, elle se moque du physique de certaines militantes de sa circonscription, mais aussi de membres de l'équipe quand ils ne sont pas là. L'un est trop gros, l'autre s'habille mal».
L’élue réfute les accusations
Quelques heures seulement après la publication de l'enquête de Mediaprt, Laetitia Avia a condamné sur Twitter des «accusations mensongères et incohérentes», ajoutant qu'elle allait «déposer plainte pour diffamation».
Quant à l’expression «amendement des PD», elle affirme l’avoir reprise de la bouche de son ex-collaborateur, lui-même gay.
«Parce que je ne sais que trop à quel point les mots peuvent être blessants, même isolés, j'adresse mes sincères excuses à tous ceux qui pu se sentir heurtés à la lecture de ces extraits», conclut la députée LREM.