Des milliers de binationaux franco-algériens coincés en Algérie se sentent délaissés

«C'est très compliqué d'arriver à savoir ce qu'il faut faire!» Après le début du confinement en France, le 17 mars, les voyages entre la France et l'Algérie ont été presque intégralement suspendus. De nombreux binationaux sont bloqués en Algérie et demandent de l’aide pour rentrer dans l’Hexagone, raconte France Bleu.
Sputnik

Plusieurs milliers de citoyens français sont coincés depuis le 17 mars en Algérie, rapporte France Bleu. Air France est la dernière compagnie à assurer des vols de l'Algérie vers la France, trois fois par semaine.

«Si Air France vous appelle et que vous loupez leur appel, personne ne vous rappelle», se plaint au média une femme qui «vit accrochée» à son téléphone portable 24 heures sur 24.

Ils s’entraident

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Ces binationaux, dans l’impossibilité de regagner leurs foyers en France, ont créé une page Facebook pour échanger notamment sur les dates des prochains vols Air France et se donner des conseils. La page compte déjà plus de 5.600 abonnés, dont beaucoup sont irrités de ne pas avoir de réaction des autorités françaises en Algérie.

Une cellule téléphonique a cependant été ouverte à l'ambassade. Elle a répondu à plus de 15.000 appels et 60.000 courriels en un mois et demi.

Les personnes coincées en Algérie expriment leur désespoir face à l’impossibilité de joindre les autorités par téléphone durant des semaines: «On est baladés d'une adresse mail à un numéro auquel personne ne répond, à un mail automatique. C'est très compliqué d'arriver à savoir ce qu'il faut faire!», dénonce une jeune femme.

Pas de priorité pour les malades

Ces signes révèlent une potentielle dépression en raison du confinement
Les personnes malades et les femmes enceintes ne semblent pas bénéficier d'un rapatriement sanitaire plus rapide, souligne France Bleu. Certains ont aussi des problèmes à trouver un logement en attendant un vol vers Paris. Qui plus est, les listes de vol sont communiquées peu de temps à l'avance et l'ordre dans lequel les voyageurs partent reste flou.

Dans cette longue absence de nouvelles, certains binationaux commencent à se sentir traités comme des citoyens «de seconde zone». «On est nés en France, on travaille en France, on paie nos impôts en France... notre vie est en France. […] On est délaissés, on est du bétail», déclare un concerné.

Cette situation est également connue dans d'autres pays, ajoute France Bleu. Ainsi, les binationaux belgo-marocains bloqués au Maroc ont dû attendre l’adoption d'un accord bilatéral entre les deux pays pour que le problème se résolve. Le 1er mai, le premier vol de rapatriement a été réalisé.

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