En cette période de pandémie, les mesures de restriction des libertés peuvent devenir un véritable cauchemar pour certaines personnes, mettant à rude épreuve leur système nerveux. Pour la psychothérapeute russe Aïna Gromova, le risque de dépression à cause du confinement est bien réel. Elle a donné plusieurs signes auxquels il convient de rester attentif.
«Les causes d’une dépression peuvent être différentes, mais les symptômes sont toujours les mêmes», a-elle indiqué.
Selon elle, la première chose à laquelle il faut prêter attention est l’augmentation de l’irritabilité. Par exemple, si la personne avait l’habitude du volume élevé de la télévision, «ces mêmes sons forts peuvent susciter de violentes colères».
L’humeur dès le matin est un autre signe révélateur. «Si vous aviez l’habitude de sourire, rêver ou planifier votre journée en vous levant, et que maintenant vous ne voulez plus rien faire, cela devrait vous alerter aussi», a prévenu la spécialiste.
L’appétit est également important. Les personnes déprimées remarquent souvent qu’elles ne veulent plus manger. Par ailleurs, «si vous n’avez plus de besoins sexuels à l’âge de 30, 40 ou 50 ans, ce n’est pas un très bon signe non plus», a-t-elle ajouté.
Comment y remédier?
Selon Mme Gromova, la méthodologie pour combattre la «dépression du confinement» est pourtant simple. «Il faut délimiter son propre espace et trouver du temps pour soi, un temps où on ne fait rien, et sans interaction avec les autres membres de la famille». En résumé, laisser une personne seule si elle éprouve un besoin d’intimité, et «ne surtout pas attendre pour le faire pour éviter que la situation n’empire», a conseillé la thérapeute.
La dépression en France
En France, les chiffres de la dépression n’ont fait qu’augmenter depuis 20 ans. Une étude menée à l’hôpital de la Conception à Marseille a conclu que la prévalence est passée de huit à 10% de la population entre 2000 et 2018.
Une tendance qui ne devrait pas s’améliorer avec ce confinement, et encore moins avec la crise économique qui s’annonce. Pour cause, la proportion de dépressions atteint 56% chez les personnes en état de précarité.