Le Maroc, qui a fermé son espace aérien depuis le 22 mars sur ordre du roi Mohammed VI pour contenir la propagation de la pandémie, a refusé le rapatriement d’Israéliens bloqués sur son territoire, rapporte i24News Arabic qui cite la radio de l’armée israélienne. Le média indique que c’est un rapprochement entre Tel Aviv et Abou Dhabi pour un rapatriement conjoint de leurs ressortissants du royaume chérifien qui a provoqué la colère de Rabat, alors qu’il «avait donné son accord à Israël».
L’ombre d’Abou Dhabi?
Alors qu’un froid diplomatique couve depuis février 2019 entre le royaume chérifien et les Émirats arabes unis (EAU), Rabat a «exprimé sa colère devant le fait que les EUA et Israël aient conclu un tel accord sans consulter au préalable le gouvernement marocain», décidant ainsi de bloquer tout rapatriement, souligne i24News Arabic.
Et d’ajouter que «la campagne de diffamation des EUA contre le Maroc continue, affirmant que son gouvernement est devenu faible sous le leadership du Parti [islamiste proche des Frères musulmans*, ndlr] de la justice et du développement», a détérioré une situation déjà tendue.
La guerre au Yémen et en Libye, la pomme de discorde?
En février 2019, une crise diplomatique naît entre Rabat d’un côté, et Riyad et Abou Dhabi de l’autre, suite à l'entretien accordé par le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita à la chaîne qatarie Al Jazeera. Lors de cette interview, le ministre indique que l'engagement de son pays dans le conflit au Yémen, sous la direction de la coalition arabe menée par Riyad, a «changé».
Puis, au cours d’une conférence de presse tenue le 28 mars 2019 avec son homologue jordanien à Rabat, Nasser Bourita dit que la politique étrangère de son pays est une «affaire de souveraineté», relate l’agence officielle Maghreb Arabe Presse (MAP).
Dans ce sens, le responsable assure qu'«il peut arriver qu'on ne soit pas d'accord sur certaines questions, la politique étrangère étant une affaire de souveraineté». «Au Maroc, elle est en outre fondée sur des principes et des constantes», précise-t-il.
«La coordination devrait se faire dans les deux sens», estime-t-il, indiquant qu'«elle ne doit pas être à la carte. Elle doit couvrir toutes les questions importantes au Moyen Orient comme en Afrique du Nord, à l'instar de la crise libyenne». «La préservation de cette relation devrait être un souci de part et d'autre. Si ce n'est pas le cas, il serait normal que toute les alternatives soient examinées», conclut-il, selon la même source.
*Organisation terroriste interdite en Russie