Lundi 30 mars, Gérald Darmanin a annoncé sur son compte Twitter qu’une «plateforme de dons» allait être mise en ligne pour soutenir ceux qui sont les plus touchés par la pandémie de Covid-19. Il venait de livrer un entretien au Figaro dans lequel il a détaillé la mise en œuvre d’un plan d’urgence de 45 milliards pour faire face à cette crise, d’où l’interrogation de nombreux internautes sur la nécessité d’une telle demande.
«Je lance un appel à la solidarité nationale», a-t-il lancé sur le réseau social, indiquant que la plateforme permettra à «tous ceux qui le peuvent» d’«apporter leur contribution à l’effort de solidarité de la nation envers les plus touchés». Il a par ailleurs souligné auprès du Figaro que cet appel concernait notamment les «entreprises dont l’activité continue et qui sont le moins affectées».
Au vu des premières réactions, son cri de ralliement n’a cependant pas trouvé un écho favorable auprès de la population.
Certains ont souligné que demander un effort de la part de «ceux qui le peuvent» revenait à remettre en place une forme d’impôt sur la fortune, à l’instar du leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Le syndicaliste Gérard Filoche a quant à lui évoqué le «culot» du ministre de l’Action et des Comptes publics, appelant à plutôt réinvestir dans les hôpitaux.
Un plan d’urgence de 45 milliards
Le 20 mars, le Parlement a adopté un projet de loi de finances rectificative afin d’anticiper la récession de 1% du PIB et un déficit public en 2020 plus important que prévu. Le texte prévoit un fonds de 45 milliards d’euros pour soutenir les entreprises en difficultés et de financer le chômage partiel des employés.
«507.000 entreprises de moins de 50 salariés ont demandé que leurs échéances de paiements des cotisations sociales […] soient reportées», a précisé le ministre au Figaro. Il attend cependant un encaissement des cotisations de la part des entreprises de plus de 50 salariés pour le 5 avril, ce qui devrait rapporter 13 milliards d’euros à l’État.
M. Darmanin a ensuite annoncé que le fonds de solidarité, qui couvre les pertes de mars, sera prolongé pour le mois d’avril. Il a cependant affirmé que «l’État assume ces reports de trésorerie pour les entreprises et les indépendants qui en ont le plus besoin […]. Mais il devra récupérer à terme ces recettes non perçues».