Des missiles antinavires hypersoniques à bord de chaque navire de surface russe constituent un scénario que la marine des États-Unis préférerait ne pas envisager, rapporte la revue américaine National Interest.
Deux choses intéressantes se sont produites au cours de ces derniers mois. En janvier 2020, la Russie a procédé au premier lancement d'un missile Tsirkon depuis un navire de surface. L'amiral Gorchkov, la première des nouvelles frégates du projet 22350, a tiré un missile depuis la mer de Barents contre une cible au sol.
Il a ajouté qu’équiper des navires existants de nouveaux missiles ne serait pas «un problème trop coûteux».
Un missile devenu un épouvantail
La revue indique que le missile Tsirkon est devenu un épouvantail avec sa portée de 1.000 kilomètres et une vitesse de Mach 8 à Mach 9 (9.878 à 11.113 km/h), beaucoup plus rapide que les missiles antinavires subsoniques comme le Harpon américain (864 km/h) ou des armes supersoniques comme le P-800 Onyx russe (Mach 2,5 ou 3.087 km/h). La menace est suffisamment grave pour que la Grande-Bretagne craigne que les défenses antimissiles de ses nouveaux porte-avions de classe Reine Elizabeth ne puissent arrêter les armes antinavires hypersoniques russes.
Selon le National Interest, la Russie et l'Union soviétique n'ont jamais vraiment essayé de rivaliser avec les États-Unis en termes de gros navires comme les porte-avions. Mais la marine russe compte aujourd'hui environ 30 destroyers et frégates, 50 corvettes et 30 patrouilleurs lesquels, une fois armés de missiles comme le Tsirkon, pourraient couler un grand croiseur américain ou même un porte-avions.
Vulnérabilité des navires de faible tonnage
La revue indique cependant que dans des eaux confinées près de la côte russe, avec un soutien abondant d'aéronefs terrestres et de radars, les navires russes armés de Tsrkon seraient redoutables. Mais dans l’Atlantique Nord la situation sera différente. C’est que les navires russes de faible tonnage ne sont pas dotés de capteurs à longue portée capables de détecter la cible avant que la cible ne les détecte à moins d’être alimentés par des données de capteurs provenant d'un autre navire ou avion.
«Le Tsirkon et ses semblables sont mortels (ou probablement mortels, car ils n'ont pas encore été testés au combat). Mais la question reste de savoir s’il l’est en réalité», résume la revue.