Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a qualifié de «chantage» les menaces de la Turquie en ce qui concerne les migrants suite aux déclarations du Président turc qui a promis «des millions» de personnes qui bientôt voyageront en Europe après que la Turquie a ouvert ses frontières.
«L'usage par la Turquie des migrants comme moyen de pression et de chantage sur l'Europe est absolument inacceptable», a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale.
La déclaration du Président turc
En s’adressant aux pays européens, Recep Tayyip Erdogan a affirmé que «vous allez prendre votre part du fardeau», avant de préciser que «la période de sacrifice unilatérale de la Turquie à l’égard des réfugiés est terminée».
«Nous avons promis d’ouvrir les portes [aux migrants, ndlr], mais ils [les pays européens, ndlr] ne nous ont pas pris au sérieux. Lorsque les portes ont été ouvertes, ils ont commencé à téléphoner chaque minute. Tout est fini. Vous allez prendre votre part du fardeau», a lancé Recep Tayyip Erdogan, cité par le journal Hürriyet.
En outre, il a également promis «des millions» de migrants qui vont voyager en Europe.
«Depuis que nous avons ouvert les frontières, le nombre de réfugiés voyageant en Europe a atteint des centaines de milliers. Ce nombre atteindra bientôt des millions», a-t-il fait savoir, selon l'agence Anadolu.
Ouverture des frontières
Suite à l'aggravation de la situation dans le gouvernorat syrien d’Idlib, la Turquie a ouvert ses frontières avec l'Union européenne en affirmant qu'elle ne pouvait plus contenir les flux de migrants.
Cette déclaration a été faite malgré l'accord conclu en 2016 entre Ankara et Bruxelles aux termes duquel le gouvernement turc s'était engagé à lutter contre les passages illégaux alors que l'UE aidait financièrement la Turquie.
Depuis, Ankara a affirmé que 76.000 migrants étaient déjà passés en Europe, tandis que la Grèce a assuré qu’aucun n’avait pu entrer et que 15.500 d’entre eux étaient bloqués à la frontière.