La politique de l'Union européenne en matière de reconnaissance faciale pourrait bientôt se concrétiser, a informé le 21 février le site The Intercept qui se réfère à un rapport obtenu d’un responsable européen.
Le rapport s'inscrit dans le cadre de discussions entamées en 2018 sur l'extension du Traité de Prüm qui permet d’échanger des données génétiques, des empreintes digitales et des plaques d'immatriculation. Les données de reconnaissance faciale viendraient donc enrichir cet outil.
Le projet déjà financé
Selon The Intercept, qui se réfère aux informations fournies par la Commission européenne au Parlement européen en novembre 2019, un budget de 700.000 euros a été alloué au cabinet d’audit Deloitte qui a pour mission d’évaluer la mise en place de possibles changements du traité avec une part de travail sur la technologie de la reconnaissance faciale.
Par ailleurs, la Commission européenne a également versé 500.000 euros à un consortium d'agences publiques dirigé par l'Institut estonien de médecine légale afin de «cartographier la situation actuelle de la reconnaissance faciale dans les enquêtes criminelles dans tous les États membres de l'UE» avec la perspective d'aller «vers l'échange éventuelle de données faciales», d'après une présentation de projet soumis aux représentants nationaux à Bruxelles.
Les risques du projet
«C'est préoccupant au niveau national et au niveau européen, d'autant plus que certains pays de l'UE se tournent vers des gouvernements plus autoritaires».
Il craint donc que celle-ci soit utilisée à des fins de «surveillance pour motifs politiques» et non pour le travail de la police.
«Sans la transparence et les garanties juridiques pour que la technologie de reconnaissance faciale soit légale, il devrait y avoir un moratoire», a-t-il ajouté.