Emmanuel Macron a déploré samedi 15 février un «affaiblissement de l'Occident», concomitant selon lui avec un «repli relatif» des États-Unis, contredisant les affirmations un peu plus tôt du secrétaire d'État américain Mike Pompeo.
«Réengager un dialogue stratégique avec Moscou»
«J'entends la défiance de nos partenaires, je ne suis pas fou, mais je sais qu'avoir de la défiance et être faible en étant voisins (…) ce n'est pas une politique, c'est un système totalement inefficace», a déclaré M.Macron à la Conférence de Munich sur la sécurité. «La grande différence avec les États-Unis, c’est que nous partageons le même espace» avec la Russie, a-t-il ajouté.
«Les sanctions nous coûtent au moins aussi cher qu’aux Russes»
«Les sanctions n’ont absolument rien changé en Russie, (…) nos sanctions et les contresanctions nous coûtent au moins aussi cher qu’aux Russes, si ce n’est pas plus cher, à nous les Européens mais pas à tout le monde, pour un résultat qui n’est pas très positif», a poursuivi le chef de l'État.
«Il y a un deuxième choix qui est d'être engageant et de relancer un dialogue stratégique parce qu’aujourd'hui on parle de moins en moins, on multiplie les conflits», a-t-il déclaré.
Crainte de «déstabilisation»
Malgré ses appels au dialogue avec Moscou, Emmanuel Macron a estimé que la Russie «allait continuer à essayer de déstabiliser» les démocraties occidentales.
«Je pense que la Russie continuera à essayer de déstabiliser, soit (via) des acteurs privés, soit directement des services, soit des "proxies"», a-t-il déclaré.