En visite officielle en Pologne ce 3 février, Emmanuel Macron a déclaré face à son homologue polonais Andrzej Duda et au Premier ministre Mateusz Morawiecki que la France «n'était ni pro-russe ni anti-russe» mais simplement pro-européenne.
S’exprimant lors de sa première visite en Pologne depuis qu’il est chef d’État, il a déclaré qu’il espérait que les Polonais pourraient faire confiance à l'Europe pour les protéger s'ils étaient attaqués, et que les pays européens avaient besoin d’un dialogue avec la Russie.
La France «n’est ni pro-russe, ni antirusse»
«C’est ce même esprit de franchise, de clarté que nous avons à l’égard de la Russie. La France n’est pas devenue pro-russe, comme je l’entends parfois, la France n’est ni pro-russe, ni anti-russe, elle est pro-européenne. Il se trouve que quand je regarde une carte, et je crois que vous avez le même sentiment quand vous la regardez, Monsieur le Président, on voit très clairement que la Russie est en Europe, même si elle n’est pas dans l’Union européenne, et qu’elle est dans notre voisinage. Et que nous n’avons aucun intérêt à avoir une situation qui consiste à ne pas regarder en face notre relation avec la Russie et à laisser des conflits gelés s’accumuler ou des malentendus là-aussi se poursuivre», a-t-il déclaré depuis la tribune à Varsovie.
Le Président de la République a souligné que les intérêts de sécurité et de stabilité de l’Europe et des partenaires européens étaient une «priorité absolue».
Dans l’intérêt de la Pologne
«Je sais que dans l’intérêt de la sécurité de l’Europe, de la France, comme de la Pologne, nous devons avoir un dialogue politique exigeant avec la Russie. Ce dialogue, même s’il est difficile, est la condition indispensable pour réaliser des progrès en Ukraine», a-t-il annoncé, rappelant les succès du dernier sommet Normandie à Paris.
Selon M.Macron, le dialogue avec la Russie pourra également régler les conflits gelés dans la région et aussi «définir un cadre de maîtrise des armements», gérer les crises en Afrique du Nord et au Proche-Orient et «celles qui touchent directement à la sécurité de l’Europe».
«Ces dernières années, les Russes ont pu respecter le Traité FNI et les Américains ont décidé sans aucune consultation avec nous d’y mettre fin», a-t-il remarqué, soulignant que la Pologne n’était plus protégée par ce traité, qui a été rompu par les États-Unis le 2 août 2019 de manière unilatérale.
En conclusion, M.Macron a prôné encore une fois un «dialogue concret» en matière de contrôle des armements, en particulier, pour ce qui touche à l’Europe et aux alliés européens.
Macron prône depuis longtemps un partenariat avec Moscou
L’Europe et la Russie ont besoin de «réinstaller une nouvelle grammaire» pour leurs relations, avait déclaré le Président français en juin dernier, lors du sommet du G20 à Osaka. Selon lui, les parties peuvent également développer des partenariats.
Lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine au fort de Brégançon en août 2019, il a réaffirmé que la Russie était «profondément européenne.»