Mutilations génitales: la tradition résiste toujours à la loi en Égypte

En dépit de la criminalisation de l’excision en Égypte, cette pratique est loin d’être révolue dans plusieurs régions du pays. Des experts locaux en expliquent les raisons à Sputnik.
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Suite à la mort récente d’une fille de 12 ans dans une clinique égyptienne après une opération d’excision, les autorités ont réclamé une sévère punition pour les médecins comme pour le père de la victime. Des experts locaux contactés par Sputnik expliquent pourquoi cette pratique sauvage persiste en Égypte en dépit de sa criminalisation.

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Selon Dina el-Mukaddam, avocate en droit des enfants, de telles opérations continuent d’avoir lieu dans plusieurs villages de la Haute-Égypte.

«Les gens n’y voient rien de criminel, car cette pratique compte plusieurs siècles. Souvent, les autorités locales ne veulent pas expliquer aux populations pourquoi l’excision est criminalisée», raconte-t-elle.

Bien que les peines de cinq à sept ans d’emprisonnement aient poussé la grande majorité des médecins à renoncer à ces opérations, certains d’entre eux continuent à les effectuer dans des conditions «artisanales». «Et bien sûr, personne ne se soucie de la santé des filles», souligne Mme el-Mukaddam.

Une campagne nationale

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Pour la vice-présidente du Conseil national des femmes Maha Marwan, en dépit des problèmes constatés dans certaines régions, les statistiques de ces dernières années témoignent du succès de la campagne nationale contre les mutilations génitales féminines.

«Le Parlement vient d’adopter une loi qui augmente la peine pour excision. D’ailleurs, le ministère de la Santé inflige des sanctions supplémentaires aux médecins impliqués dans de telles opérations», a-t-elle fait savoir.

D’après les études réalisées par l’Onu et l’Unicef en 2016, 87% des Égyptiennes âgées entre 15 et 49 ans ont subi des mutilations génitales. Seuls deux pays du monde, à savoir l’Indonésie et l’Éthiopie, dépassent l’Égypte dans ce triste record.

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