Donald Trump face à Greta Thunberg, ouverture en fanfare du 50e forum de Davos

Le forum de Davos ouvre ses portes ce mardi 21 janvier, avec pour têtes d’affiche Donald Trump et Greta Thunberg. Jusqu’à vendredi, une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus dans la station suisse alémanique. Retour sur ce rendez-vous annuel mondial, décrié par beaucoup, qui ambitionne d’améliorer l’état du monde.
Sputnik
«Rien n’a été fait» pour lutter contre le changement climatique, a dénoncé Greta Thunberg à la tribune du 50e Forum mondial économique (WEF) de Davos. 

Attendu, le duel verbal entre le Président des États-Unis et l’activiste suédoise de 17 ans n’aura pas déçu:

Les «prophètes de malheur» du climat sont les «héritiers des diseurs de bonne aventure de l’ancien temps», lui a répondu Donald Trump.

Une passe d'armes qui aura rapidement éclipsé le discours d’ouverture du WEF, prononcé ce mardi 21 janvier par Simonetta Sommaruga, présidente socialiste de la Confédération helvétique. «Le monde est en feu», a-t-elle lancé à l’assemblée, reprenant des propos d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies. Des mots qui n’ont pas été choisis au hasard: au-delà de l’actualité brûlante en Australie, le forum est placé cette année sous le signe de l’environnement et du réchauffement climatique, avec comme thématique la préservation de la planète.

Déplacement de Macron à Versailles: des manifestants repoussés par les forces de l’ordre - vidéos
Si Greta Thunberg a fait faux bond, pour raisons de santé, aux scientifiques à qui elle devait s’adresser la veille du lancement du forum, elle s’est donc exprimée devant le gotha du monde économique, politique et culturel. Après elle et Donald Trump, la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que l’ex-directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, aujourd'hui à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), doivent également s’exprimer.

Malgré 2.800 participants venus de 90 pays, l’affluence semble toutefois moindre cette année, avec une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, bien loin des 70 et 65 des deux années précédentes.

Absents notoires, Jair Bolsonaro, qui avait fait sensation l’année dernière, Vladimir Poutine, Xi-Jinping ou encore Emmanuel Macron et Boris Johnson. Mi-décembre, ce dernier a mis en avant le fait d’être à la tête d’un «gouvernement du peuple», tandis qu’au même moment, son gouvernement faisait savoir que le 10 Downing Street n’enverrait personne à Davos cette année. Si le désamour de l’ancien maire de Londres à l’égard du Forum économique mondial semble consommé depuis plusieurs années, c’est également la deuxième année consécutive que le chef de l’exécutif britannique figurera aux abonnés absents de Davos. L’an passé, empêtrée dans le Brexit, Theresa May avait également dû renoncer à faire le déplacement.

Du côté du Président de la République française, aucune raison particulière n’a été avancée. Après un discours remarqué en 2018 –où il avait notamment asséné son «France is back» [la France est de retour, ndlr,] dans une ode à l’Union européenne, Emmanuel Macron avait également annulé son déplacement l’an dernier en raison de la crise des Gilets jaunes. On imagine qu’il ne soit pas de bon ton de s’afficher parmi les élites mondiales à l’heure où la France croule sous les crises sociales, mais est-ce vraiment la raison de l’absence d’Emmanuel Macron?

Le Forum de Davos pointe les petits et grands travers de la France
Celui-ci était en tout cas présent au troisième volet de Choose France, événement organisé depuis 2018 la veille du WEF, qui a d’ailleurs été émaillé par des affrontements entre plusieurs centaines de manifestants réunis à l’appel de nombre d'organisations syndicales et forces de l’ordre à Versailles. Emmanuel Macron s’y est rendu pour rencontrer les 200 chefs d’entreprise français et étrangers en partance pour Davos. Le Président s’est notamment entretenu avec James Quincey et Reed Hastings, respectivement patrons de Coca-Cola et de Netflix. Un rendez-vous sous les ors du château de Versailles au cours duquel l’armateur italo-suisse MSC a signé deux protocoles d’accord pour une commande de huit paquebots supplémentaires aux chantiers de Saint-Nazaire, le tout pour un montant de 2 milliards d’euros.

Davos, un symbole fort pour les détracteurs du capitalisme et pourtant, Klaus Schwab, président et fondateur du WEF (Symposium européen du management jusqu’en 1971), ne cesse de le rappeler à la presse: son forum, qui se veut impartial, est là pour créer, faciliter le dialogue –de Monsanto à Greenpeace– et impulser une coopération dans un but positif. L’économiste souligne qu’il ne partage pas nécessairement le point de vue de tous ceux qu’il convie à l’événement. Klaus Schwab regrette ainsi l’amalgame qui est généralement effectué entre certains invités de marque et le Forum en lui-même.

«Nous pensons que les progrès se produisent en réunissant des personnes de tous horizons qui ont la motivation et l’influence nécessaires pour apporter des changements positifs», rappelle le WEF sur son site Internet.

Fondation à but non lucratif basée à Genève, le Forum économique mondial définit son objectif de manière pour le moins ambitieuse: «Améliorer l’état du monde.»

Le WEF, un lieu de rencontre qui a son lot d’invités surprise. On notera ainsi cette année la venue de Juan Guaido. L’autoproclamé Président par intérim du Venezuela, plus que jamais affaibli au Parlement d’où il tire sa légitimité, sera présent à Davos où il devrait rencontrer le Président des États-Unis, avant de se rendre à Bruxelles. Défiant son interdiction de sortie du territoire, il s’est entretenu lundi avec le secrétaire d’État à la Défense, Mike Pompeo, à Bogota. Dans une interview accordée au Washington Post ce week-end, Juan Guaido a déclaré que les entreprises américaines pourraient largement profiter de la manne pétrolière de son pays en cas de levée des sanctions à l’encontre de Caracas.

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