À Ispahan, une femme a donné naissance à un enfant en bonne santé après que l'embryon a été conservé dans le centre de reproduction de la ville pendant 13 ans. C’est l’un des plus «vieux» embryons humains d’Asie de l’Ouest. La petite fille, baptisée Nafas, qui signifie «respiration», est née 12 ans après son frère jumeau.
La nouvelle méthode de cryoconservation en Iran a été abordée dans une interview à Sputnik par Mohammad Hossein Nasr, directeur de l’Institut de recherches de biotechnologies Royan à Ispahan.
Il y rappelle que la cryoconservation permet notamment de traiter la stérilité et qu’elle est une méthode appliquée aujourd’hui par de nombreux pays.
«Une conservation correcte de ces embryons permet aux couples d’en profiter à tout moment, principalement dans les quatre à cinq ans après le prélèvement. […] Cependant, selon les statistiques du Centre d’Ispahan, même après un délai de conservation de plus de 10 ans, 100 embryons donnent naissance à 100 enfants en bonne santé. Ces délais peuvent aller jusqu’à 15, voire 20 ans et l’Iran est le premier pays à pulvériser ce record au Moyen-Orient», explique-t-il.
Pour ce qui est des conditions dans lesquelles ces embryons pourraient être utilisés, Mohammad Hossein Nasr indique qu’il y en a un grand nombre. Il cite quelques exemples concrets:
Il précise par ailleurs que le Centre stockait plus de 100.000 embryons qui étaient conservés à une température de moins 196 degrés.
Le montant des services
Pour ce qui est du prix, Mohammad Hossein Nasr souligne qu’il est indispensable de prélever trois ou quatre embryons afin d’établir d’éventuelles maladies génétiques et autres problèmes. Cette étape coûte entre 500 et 600 dollars, tandis que la cryoconservation en tant que telle revient à 500-600 dollars pour les Iraniens et deux fois plus cher pour les étrangers.
Le prix de cryoconservation dans d’autres pays coûte de 64 à 820 dollars par an en Russie, de 200 à 800 aux États-Unis, de 450 à 600 au Japon et de 200 à 2.660 dollars en Israël.
La religion
Le journaliste de Sputnik s’est également intéressé à d’éventuels obstacles à la cryoconservation au vu de la religion.
«Ni la charia ni la branche chiite de l’islam ne posent aucun problème», assure le directeur de l’institut de recherches.
En ce qui concerne l’exportation de la nouvelle technologie du centre, Mohammad Hossein Nasr fait remarquer que la technologie en question existe depuis un moment et qu’il ne s’agit que d’un nouveau moyen de cryoconservation permettant d’augmenter les délais de la cryocongélation.
«Nous attendrons avec joie des chercheurs étrangers dans notre établissement où nous pourrons leur présenter notre nouveau moyen et les initier à ce dernier», dit-il, et de poursuivre que la nouvelle méthode ne nuit pas à l’embryon.
M.Nasr parle également la réaction de la société.
Les clientes
Dans ce contexte, il explique que le travail est déployé auprès de trois groupes de patientes.
«Le premier est constitué de femmes stériles qui s’adressent de temps en temps à notre Centre et, tout en poursuivant leur traitement, font des prélèvements pour cryoconservation. Le deuxième groupe ne souhaite que retarder l’âge de la maternité ou reporter les délais de grossesse. Les membres du troisième souhaitent faire conserver leurs ovocytes afin d’en profiter après leur mariage», détaille l’expert.
Il ajoute pour conclure qu’entre 200 et 300 patientes s’adressent au Centre tous les mois.
Il y a bientôt trois ans, une femme a réussi à donner naissance dans le Centre à un enfant dont l'embryon avait été conservé au réservoir cryogénique pendant 14 ans.
Le record des délais de congélation d’un embryon humain est détenu par les États-Unis avec 24 années de conservation.
En France, le premier bébé-éprouvette, Amandine, est né le 24 février 1982.