Emir Kusturica: Assange «se meurt, mais nous n’en savons rien, faute d’information»

Lors de son 13e festival de Küstendorf, Emir Kusturica est apparu dans un T-shirt à l’effigie du fondateur de WikiLeaks portant l’inscription «Liberté pour Julian Assange», attirant ainsi l’attention du public. Comme le célèbre réalisateur serbe l’a indiqué lui-même dans son commentaire à Sputnik, c’était justement l’objectif qu’il s’était assigné.
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L’objectif était de rappeler aux gens ce qui s’était déjà produit plus d’une fois dans l'Histoire. Il existe des personnes qui révolutionnent le monde, un monde qui les oublie toutefois dès qu’il s’en désintéresse, a déclaré à Sputnik Emir Kusturica, réalisateur serbe de renommée mondiale, pour expliquer son apparition dans un T-shirt inscrit des mots «Freedom to Julian Assange» au Festival international du film et de la musique de Küstendorf, en Serbie.

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«La Serbie n’est en fait qu’une grande province où on ne trouve plus une seule information sur Assange depuis le temps où les nouvelles le concernant se trouvaient au "top" [des médias, ndlr]. Le seul endroit où on en trouve, c’est chez vous, sur Sputnik», a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter qu’au lieu d’une information véridique sur Julian Assange, une certaine idée vague était accréditée en Serbie, selon laquelle il était une fois un homme quelconque qui avait réalisé une révolution dans le monde de l’information.

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«Il nous a offert toutes ces données sur nos gens et des événements que nous ignorions. À présent, cet homme se meurt, mais nous n’en savons rien, faute d’information. Par contre, nous nous trouvons sous une avalanche d’inepties. […] Il est toutefois des personnes qui se sont profondément ancrées dans l’Histoire […] et dont l’œuvre sera poursuivie», s’est dit persuadé M.Kusturica dans son commentaire à Sputnik.

Et s’il meurt en prison?

À la suite de son arrestation le 11 avril 2019 à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié en 2012 alors qu’il était en liberté sous caution, Julian Assange a été écroué à la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres pour violation des termes de sa liberté conditionnelle. Les alertes se multiplient sur l’état de santé du fondateur de WikiLeaks, menacé d’extradition vers les États-Unis qui l’accusent d’espionnage. Dans une lettre ouverte publiée le 25 novembre, plus de 60 médecins ont exigé que des soins qualifiés soient prodigués au fondateur de WikiLeaks, faute de quoi, il pourrait «mourir en prison».

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